Machar et Kiir promettent d’œuvrer pour la paix au Soudan du sud
Le chef rebelle sud-soudanais Riek Machar, de retour à Juba après plus de deux ans d’absence et le président Salva Kiir ont ensemble promis mercredi, d’œuvrer pour la paix et de mettre fin à un conflit marqué par des atrocités à caractère ethnique.
Kiir et Machar avaient signé, sous pression internationale, un accord de paix le 12 septembre à Addis-Abeba, censé mettre fin à presque cinq années de guerre civile et avaient convenu d’organiser à Juba une cérémonie pour la paix.
«Nous n’avons qu’un message: nous sommes pour la paix», a déclaré Machar, le chef du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM-IO), lors de cette cérémonie tenue mercredi à Juba.
Le président Kiir a également fait l’éloge de la paix en présence des présidents soudanais Omar el-Béchir, somalien Mohamed Abdullahi Mohamed et ougandais Yoweri Museveni, de même que la nouvelle présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde.
La présence de Machar à Juba est la preuve que «la guerre prend fin et qu’une nouvelle ère de paix et de prospérité s’ouvre», a affirmé le président Kiir.
En gage de bonne volonté, il a annoncé la libération dès mercredi de l’ancien porte-parole de la rébellion, James Gatdet Dak et jeudi de William John Endley, un ancien colonel sud-africain à la retraite et ex-conseiller de Machar. Ce dernier doit être expulsé dans la foulée en Afrique du Sud. Les deux hommes avaient été condamnés à mort en février par un tribunal de Juba.
Deux ans et demi à peine après son indépendance, le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile, lorsque Kiir, un Dinka, a accusé en décembre 2013 à Juba, Machar, son ancien vice-président, de l’ethnie Nuer, de fomenter un coup d’État contre lui.
Le conflit, marqué par des atrocités à caractère ethnique, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-soudanais, soit près d’un tiers de la population, à s’enfuir.