Maroc : La jeune Khadija maintient ses accusations de viols malgré les pressions

La jeune marocaine Khadija, âgé de 17 ans, qui a accusé plusieurs hommes de son village de viols collectifs, a maintenu ses accusations devant le juge d’instruction, malgré les insultes et menaces de ses détracteurs, a déclaré son père, après l’audition organisée dans un bureau de la chambre criminelle de la cour d’appel de la ville de Beni Mellal du centre du Maroc.

«Ma fille a confirmé toutes les accusations, entièrement et en détail, elle est courageuse malgré sa fragilité psychologique », a déclaré Mohamed, son père, à la presse, après l’audition.

D’après lui, vivre chez eux dans leur maison d’Oulad Ayad, est devenu «difficile» pour sa famille qui «ne sort quasiment plus» depuis que Khadija a dénoncé ses agresseurs.

Dans une vidéo diffusée le 21 août de façon virale sur Internet la plaignante racontait avoir été kidnappée, séquestrée, violée et martyrisée pendant deux mois par des jeunes de son village.

Son témoignage filmé, où elle montrait des tatouages obscènes et des traces de brûlures de cigarettes sur son corps, avait suscité une vague de solidarité.

Le hashtag #noussommestouskhadijaaccompagné d’un dessin de femme nue, tatouée, le visage barré d’un « SOS » a fait le tour des réseaux sociaux et une pétition demandant « justice pour elle » a récolté 115.000 signatures.

Depuis, douze suspects âgés de 18 à 28 ans, qu’elle a désignés comme ses agresseurs, ont été placés en détention préventive sous différents chefs de poursuite, allant de « traite d’être humain sur mineure », « viol », « torture et usage d’arme causant des blessures et séquelles psychiques », « constitution d’une bande organisée, enlèvement et séquestration » et « non-assistance à personne en danger ».

Évoquant le cas de l’adolescente, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a déploré la semaine dernière, «l’absence d’un système intégré de protection de l’enfance au Maroc», où le nombre d’affaires de viols traitées par la justice locale a doublé en 2017, passant de 800 en moyenne à 1.600 affaires.

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