Zimbabwe: L’opposition plaide devant la Cour constitutionnelle pour « une nouvelle élection »

La  Cour constitutionnelle zimbabwéenne a écouté mercredi les arguments de l’opposition qui demande l’annulation de l’élection du président sortant Emmerson Mnangagwa en dénonçant des fraudes et des « manipulations », catégoriquement démenties par le camp vainqueur.

Mercredi, les avocats du Mouvement pour un changement démocratique (MDC) ont ouvert l’audience en énumérant les irrégularités qui ont, selon eux, ont entaché le scrutin du 30 juillet.

« Nous avons relevé 16 bureaux de votes dont les résultats sont parfaitement identiques, le même nombre de voix pour Chamisa, le même nombre de voix pour Mnangagwa », a relevé l’un d’eux, Thabani Mpofu, à la barre. « Une nouvelle élection est inévitable. Ce scrutin doit être annulé », a conclu Thabani Mpofu.

Les avocats d’Emmerson Mnangagwa ont riposté en balayant d’un revers de manche les « mensonges » de leurs confrères en dénonçant un dossier vide de « preuves ».

« Ces chiffres ont été créés par un parti sur la foi de ses propres sources qui n’ont rien d’officiel », a argumenté Lewis Uriri. Dans la foulée, l’avocat de la commission électorale (ZEC) a plaidé le rejet pur et simple de la demande du MDC au motif qu’elle avait été déposée hors délai.

Les neuf juges de la plus haute instance judiciaire du pays ont renvoyé leur décision à vendredi après-midi. Ils  peuvent exiger un recomptage des voix ou ordonner un nouveau scrutin. Mais ils devraient plutôt, selon la plupart des observateurs, confirmer les résultats du premier scrutin organisé depuis la chute de Robert Mugabe il y a huit mois.

Installé à la tête du pays en novembre par l’armée et la Zanu-PF, M. Mnangagwa a officiellement remporté l’élection présidentielle avec 50,8% des suffrages et évité de peu un second tour face à son rival du MDC, Nelson Chamisa, crédité de 44,3% des voix.

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