L’ex-président français Sarkozy en garde à vue dans l’enquête sur des soupçons de financement libyen
L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été placé ce mardi en garde à vue dans une affaire de financement présumé de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime libyen de Mouammar Kadhafi. Sa garde à vue se poursuit ce mercredi.
L’affaire a éclaté en 2012 après la publication par le site d’information Mediapart d’une note attribuée à Moussa Koussa, ex-chef des services de renseignements extérieurs de la Libye, laissant penser à un financement par ce pays de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy.
L’ancien trésorier de la campagne présidentielle, Éric Woerth, et son adjoint, Vincent Talvas, avaient avoué devant les enquêteurs, que l’argent provenait de dons anonymes, pour un montant global compris entre 30.000 et 35.000 euros.
En novembre 2016, l’homme d’affaires Ziad Takieddine, un intermédiaire franco-libanais, avait confié à Mediapart, avoir remis à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, et à son directeur de cabinet, trois valises contenant 5 millions d’euros en provenance du régime de Kadhafi, entre novembre 2006 et début 2007.
L’enquête, ouverte notamment pour détournements de fonds publics et corruption active et passive, a été élargie en janvier à des faits présumés de «financement illégal de campagne électorale».
Dans cette affaire, Sarkozy est entendu depuis la matinée de mardi par les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) à Nanterre, près de Paris.
A l’issue de cette garde à vue, qui peut durer jusqu’à 48 heures, il peut être remis en liberté, présenté à un juge en vue d’une éventuelle mise en examen (inculpation) ou convoqué ultérieurement.
Très proche de lui, le député européen Brice Hortefeux, qui fut ministre de l’Intérieur durant son quinquennat, a été entendu en audition libre, selon une source proche du dossier.
Dans ce dossier, l’ex-secrétaire général de la présidence française Claude Guéant a été inculpé pour faux, usage de faux et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée.
Les magistrats s’interrogent sur un virement de 500.000 euros perçu par Guéant en mars 2008, en provenance d’une société d’un avocat malaisien. Il a affirmé qu’il s’agissait du fruit de la vente de deux tableaux.