Des mandats d’arrêt libyens contre plus de 200 passeurs de migrants

La justice Libyenne a annoncé mercredi avoir émis des mandats d’arrêt contre plus de 200 trafiquants libyens et étrangers impliqués dans un vaste réseau d’immigration clandestine vers les côtes européennes.

«Nous avons émis 205 mandats d’arrêt contre des personnes (impliquées dans) l’organisation d’opérations d’immigration, la traite d’êtres humains, torture, meurtre et viol» a déclaré Al-Seddik al-Sour, le chef du bureau des investigations au bureau du procureur général.

Après des investigations sur les réseaux de passeurs en coordination avec le parquet italien, des mandats visent «des membres des services de sécurité, des responsables de camps de détention de migrants ainsi que des fonctionnaires d’ambassades de pays africains en Libye, impliqués dans le trafic de l’immigration clandestine», a-t-il ajouté.

Rome et Tripoli avaient convenu en décembre de former une « cellule conjointe » pour lutter contre les passeurs et les trafiquants d’êtres humains, en impliquant les renseignements, les garde-côtes et la justice des deux pays. Les investigations avaient permis d’établir un lien direct entre passeurs de migrants et jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Le responsable libyen a indiqué que l’enquête sur le documentaire de la chaîne américaine CNN qui avait montré un « marché d’esclaves » en Libye était toujours en cours.

Par ailleurs, la Commission européenne a proposé mercredi un nouveau mécanisme, réclamé par plusieurs pays, visant à faire des visas de courts séjours dans l’espace Schengen un «levier» pour accélérer les renvois vers leurs pays des migrants irréguliers et des demandeurs d’asile déboutés.

Cette législation «plus strictes» vise les pays d’origine des migrants qui n’acceptent pas de réadmettre sur leur sol leurs ressortissants en situation irrégulière refoulés par l’UE.

Les pays de l’UE ont multiplié les contacts ces derniers mois avec les pays d’origine, notamment africains, pour qu’ils coopèrent davantage aux «retours» volontaire de leurs nationaux considérés comme des migrants irréguliers, mais ils déplorent de trop faibles résultats.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est devenue une plaque tournante pour des centaines de milliers de migrants d’Afrique subsaharienne qui tentent de rejoindre l’Europe par la mer.

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