Le président ougandais Museveni pourrait rempiler à la faveur de l’amendement de la Constitution

Le parlement ougandais largement dominé par le parti au pouvoir a adopté mercredi, la suppression de la limite d’âge pour être élu président, ouvrant la voie à la candidature du chef de l’Etat, Yoweri Museveni, 73 ans aux présidentielles de 2021, pour briguer un nouveau mandat.

Le projet d’amendement très controversé de la Constitution, a été adopté ce mercredi, par 315 voix contre 62, et deux abstentions, à l’issue de trois jours de débats.

Ledit projet de loi réintroduit une limite au nombre de mandats présidentiels, qui avait été supprimée en 2005, mais cette limite à deux mandats n’entrera en vigueur qu’après la prochaine élection permettant ainsi à Yoweri Museveni de se présenter à nouveau à deux reprises.

Le mandat des députés a été quand à lui, rallongé de deux ans, passant de cinq à sept années, repoussant ainsi les prochaines législatives à 2023.

Le porte-parole du parti au pouvoir, le Mouvement de résistance nationale (NRM), Rogers Mulindwa, a assuré que la loi n’était pas faite pour bénéficier au chef d’Etat actuel, mais destinée à lutter contre la «discrimination» par l’âge.

Pourtant, le président Museveni, au pouvoir depuis 1986, avait déjà fait modifier la Constitution en 2005, supprimant la limitation à deux mandats présidentiels, pour briguer ses troisième, quatrième et cinquième mandats.

Une nouvelle fois, les manifestations d’étudiants et les dénonciations de l’opposition n’ont pas suffi à l’en dissuader.

En septembre, des députés ougandais en sont venus aux mains dans l’hémicycle, où le parti au pouvoir entendait soutenir le projet de loi supprimant la limite d’âge pour être élu président. La police avait également arrêté 18 personnes, dont le chef de l’opposition Kizza Besigye, déjà maintes fois interpellé dans son pays.

Face à la répression des opposants à Museveni, l’ambassadrice américaine en Ouganda, Deborah Malac, avait «appelé le gouvernement ougandais à garantir à tous ses citoyens la liberté de parole, d’expression et de rassemblement, sans crainte d’intimidation».

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