L’opposition togolaise dit ne «rien attendre» des réformes proposées par le pouvoir

Alors que le parlement togolais doit tenir ce mardi à Lomé, une session extraordinaire pour débattre du projet de reforme constitutionnelle, les leaders de l’opposition ont déclaré dimanche, ne «rien attendre» de la réforme constitutionnelle annoncée par le gouvernement.

«Nous n’attendons rien de cela», a déclaré à la presse, Eric Dupuy, porte-parole de la coalition de cinq partis d’opposition Cap 2015, une des organisatrices des manifestations de mercredi et jeudi derniers pour réclamer une alternance politique et une révions de la Constitution de 1992.

La semaine dernière, les togolais s’étaient mobilisés à Lomé et en province, à l’appel d’une coalition de 14 partis, pour réclamer des réformes et le départ du président Faure Gnassingbé. Au moins 80 personnes avaient été interpellées à Lomé lors de ces manifestations.

Le gouvernement a annoncé mardi soir, des réformes constitutionnelles concernant la «limitation des mandats et le mode de scrutin». Cependant, la limitation à deux mandats présidentiels, ne se fera pas de manière rétroactive selon le projet de loi. «Il n’y a pas de raison législative de le faire», a soutenu le ministre togolais de la Fonction publique, Gilbert Bawara.

L’opposition qui réclame depuis dix ans que la Constitution modifiée en 2002  soit révisée, notamment afin d’y réintroduire une limitation des mandats (10 ans au plus), qualifiant cette proposition du pouvoir, de «dilatoire».

Le président togolais, Faure Gnassingbé, a pris le pouvoir il y a 12 ans après le décès de son père, Gnassingbé Eyadéma. Le général Eyadéma avait lui-même dirigé le petit pays ouest-africain pendant près de 40 ans après un coup d’Etat militaire.

Vendredi, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo a appelé le président togolais à instaurer une limite du nombre de mandats présidentiels dans la constitution après la série de manifestations de l’opposition.

«Je crois qu’il (M. Gnassingbé) devrait mettre en place une nouvelle constitution qui contiendrait une limite du nombre de mandats durant lesquels quelqu’un peut être président, et qu’il devrait la respecter», a déclaré Obasanjo dans une interview accordée à un media britannique.

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