Kenya/Présidentielle: des dizaines de morts suite à la proclamation de la victoire de Kenyatta

Des actes de violence et de pillage ont éclaté vendredi, dès la proclamation de la victoire du président sortant du Kenya, Uhuru Kenyatta, dans quelques bastions de l’opposition à l’ouest du pays et dans les bidonvilles de Nairobi, la capitale du Kenya, faisant au moins 16 morts dont une fillette, en 24 heures.

Les heurts se poursuivaient ce dimanche dans un bidonville de Nairobi entre membres de l’ethnie kikuyu du président Kenyatta et des partisans luo de l’opposant Raila Odinga. Ces derniers ont brûlé des échoppes de commerçants kikuyu, entraînant une bataille rangée à coups de pierres et d’armes blanches entre les deux groupes ethniques.

Malgré les appels à la retenue et au calme, l’atmosphère post-électorale dans le pays ne rassure pas. Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres s’est joint à la communauté internationale pour demander au candidat perdant de l’opposition, Raila Odinga d’envoyer « un message clair à ses supporteurs afin qu’ils s’abstiennent de recourir à la violence ».

Mais Odinga a plutôt promis dimanche, qu’il ne renoncerait pas à contester la réélection du président sortant Uhuru Kenyatta et appelé ses partisans à rester chez eux dans l’attente de l’annonce de sa stratégie mardi.

«Nous n’avons pas encore perdu. Nous n’abandonnerons pas. Attendez que j’annonce la marche à suivre après-demain (mardi) », a déclaré M. Odinga. «Parce que Jubilee (le parti au pouvoir, ndlr) a ses policiers et soldats partout, ne quittez pas vos maisons et n’allez pas au travail demain», a-t-il ajouté.

Kenyatta a été réélu vendredi soir pour un second mandat de cinq ans avec 54,27% des voix, contre 44,74% à Odinga, selon les résultats officiels. Mais l’opposition conteste ces résultats et dénonce une « mascarade » électorale.

Après sa réélection, il avait tendu la main à Raila Odinga, dans un discours adressé à la Nation. « Nous devons travailler ensemble (…) nous devons ensemble faire grandir ce pays », avait-il lancé.

En 2007, plus de 1.100 personnes avaient été tuées et 600.000 déplacées en deux mois de violences post-électorales, après la réélection fin décembre 2007, de Mwai Kibaki, déjà contestée par Odinga.

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