Burkina : Le procès du gouvernement de Blaise Compoaré s’ouvre ce jeudi

Le gouvernement du régime de Blaise Compaoré dans lequel il était lui-même, ministre de la défense est cité à comparaître ce jeudi devant la Haute cour de justice à Ouagadougou, pour « complicité d’homicide volontaire et blessures volontaires » lors de la répression de l’insurrection de 2014 ayant conduit à la chute du régime.

L’ex-Premier ministre burkinabè, Luc Aldophe Tiao et 34 de ses ministres, dont l’ex-président, Blaise Compaoré risquent la peine de mort au terme de ce procès prévu pour durer huit jours.

Il leur est reproché d’avoir participé « au Conseil extraordinaire des ministres du 29 octobre 2014 au cours duquel ils ont décidé de faire appel à l’armée pour réprimer les manifestants » opposés à la modification de la Constitution qui devait permettre à Compaoré de briguer un nouveau mandat.

Seuls, leurs collègues clothilde Ky, ministre déléguée au Budget, et Yacouba Ouédraogo, ministre des Sports, qui n’avaient pas participé à ce Conseil des ministres, échappent aux poursuites.

Tous les accusés ont été inculpés mais bénéficient de la liberté provisoire avec interdiction de quitter le pays à l’exception de Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, écroué dans le cadre du putsch manqué de septembre 2015.

Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire ne sera pas dans le box des accusés, sa défense sera assurée par son avocat français, l’ancien bâtonnier Pierre Olivier Sur.

« Nous attendons que le droit soit dit », a déclaré à la presse le secrétaire général de l’Union des familles de l’insurrection populaire, Patrice Bazié.

L’ex-parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) voit quant à lui dans ce procès, «une violation manifeste de l’État de droit, au triple plan de leur recevabilité, de la nature des faits reprochés aux personnes inculpées et de l’instrumentalisation de nos institutions à des fins de règlement de comptes politiques ».

Après 27 ans au pouvoir, Blaise Compaoré a été déchu par la rue alors qu’il tentait de modifier la Constitution en 2013 pour briguer un cinquième mandat. Le soulèvement populaire avait fait 33 morts au cours des manifestations, selon des sources officielles même si le procès ne concerne que 7 décès.

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