Le retrait des pays africains de la CPI débattu en marge du sommet de L’UA

Lors d’une réunion à huis-clos à la fin du 28ème sommet des Chefs d’Etat de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, en Ethiopie, les dirigeants africains ont adopté ce mardi, une stratégie appelant à un retrait collectif de la Cour pénale internationale (CPI), une décision, juridiquement non-contraignante.

Fin 2016, certains pays africains, notamment l’Afrique du Sud, la Gambie et le Burundi avaient déjà  annoncé leur intention de se retirer de la CPI. Les détracteurs de la cour de la Haye, reprochent à ses juges de s’acharner particulièrement sur les dirigeants du continent africain, dans les dossiers de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Pourtant, deux africains occupent de hautes fonctions dans ce tribunal, basé à La Haye, aux Pays-Bas. La procureure générale de la cour est l’avocate gambienne Fatou Bom Bensouda  et Sidiki Kaba, le ministre sénégalais de la Justice, préside l’Assemblée générale des Etats Parties de la CPI pour la période allant de 2014 à 2017.

Selon Désiré Assogbavi, chef du bureau de liaison de l’ONG Oxfam International auprès de l’Union africaine, une entente est intervenue mardi, en vue d’un retrait collectif des pays africains de la CPI.

Une source proche du comité judiciaire de l’Union africaine a néanmoins révélé sous couvert de l’anonymat, que les pays africains étaient divisés sur la question de se retirer un à un ou de manière collective.

La majorité des Etats ont également voulu que le sens de l’immunité et de l’impunité soit modifié dans le Statut de Rome, qui a fondé la CPI. En contrepartie, l’UA a  recommandé le renforcement de la Cour africaine de justice et des droits de l’homme.

Cependant, la directrice adjointe du programme Justice internationale de l’ONG Human Rights Watch, Elise Keppler reste pessimiste quant à l’aboutissement  de la stratégie entérinée discrètement à Addis-Abeba.

Selon elle, la réunion n’établissait aucun calendrier et comprenait « peu de recommandations concrètes pour (un passage) à l’action », avant de rappeler que plusieurs pays africains, dont le Nigeria, le Sénégal et la République du Congo, se sont exprimés en faveur de la CPI durant ces derniers mois.

Les critiques des pays africains contre la cour pénale internationale ont commencé lorsqu’elle a émis le premier mandat d’arrêt international en 2009 contre le président soudanais, Omar el-Béchir. Celui-ci est accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis de 2003 à 2008 au Darfour.

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