Les avocats de Simone Gbagbo se retirent du procès
Les avocats de l’ex-première Dame de la Côte d’Ivoire qui protestent contre un arrêt de la cour d’assises qui veut passer outre l’audition de quatre de leurs témoins absents à l’audience de ce mercredi, ont décidé de ne plus participer au procès.
«La défense à partir d’aujourd’hui (mercredi, ndlr) ne participera plus à ce procès. Il revient à la justice ivoirienne de rendre une décision, elle rendra la décision qu’elle veut et elle rentrera dans l’histoire par la porte qu’elle aura choisie», a déclaré Me Rodrigue Dadjé, l’avocat principal de Simone Gbagbo.
La cour et le procureur général qui ont été sollicités par la défense pour faire comparaitre ces témoins au besoin par la force, ont refusé au motif que les citations émises par les avocats de l’accusé étaient entaché d’irrégularités.
Avant ce nouvel incident de procédure, la cour a pu entendre le premier témoin de la défense, Hélène Yapo Etté, un médecin légiste.
Dans son témoignage au procès de Simone Gbagbo, elle affirme qu’environ 650 personnes sont décédées de mort violente sur 800 personnes autopsiées à Abidjan pendant la crise postélectorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire.
« Nous avons examiné 789 corps de victimes, dont la plupart étaient atteints de plaies par armes à feu », a déclaré à la barre la responsable des services médico-légaux d’Abidjan, le professeur Hélène Yapo Etté, premier témoin de la défense.
Selon le rapport du professeur lu à la barre, 647 des 789 des victimes sont décédées de mort violente, dont plus de la moitié tuée par des armes à feu dont « seuls 67 étaient des civils », le reste (près de 300) étaient des « corps habillés » (des militaires, policiers ou gendarmes).
Abobo, un quartier d’Abidjan favorable à l’actuel président ivoirien, Alassane Ouattara, a enregistré le plus grand nombre de victimes, suivi des quartiers d’Adjamé, de Cocody et de Yopougon.
Répondant à une question de Me Ange Rodrigue Dadje, le professeur Etté a affirmé que « les victimes mentionnées dans son rapport n’ont aucun lien avec celles dont est accusée Mme Gbagbo ».