Simone Gbagbo refuse de comparaître devant le tribunal
Les avocats de Simone Gbagbo et leur cliente ont mis à exécution leur menace de se retirer de la procédure, après le refus du juge de citer à comparaitre leurs témoins, dont aucun ne s’est présenté devant le tribunal lundi dernier.
Le procureur général, Aly Yéo a déclaré que Mme Gbagbo a refusé de suivre les agents de sécurité venir la quérir, ‘’en conformité avec la décision de ses avocats de suspendre leur participation » au procès.
Le juge a ensuite suspendu l’audience pour la reporter au 3 novembre. Mais rien ne dit que la situation aura changé d’ici là, car la procédure pour faire comparaitre ces témoins dont plusieurs sont des personnalités du pays, demande pour certains une autorisation par décret du président de la république, et pour d’autres une autorisation de leurs supérieurs hiérarchiques.
L’un des avocats de l’ex-première Dame de Côte d’Ivoire, Me Ange Rodrigue Dadje a indiqué qu’ils participeront au procès «en fonction des événements (…) et de la comparution des témoins, c’est le principe même d’un procès ».
« Techniquement, je ne sais pas s’ils peuvent continuer le procès sans nous. C’est à eux (les juges) de prendre leurs responsabilités », s’ils veulent, ils peuvent même prononcer leur jugement » le 3 novembre.
Cependant, pour le procureur, « le principe du témoignage est libre. Une personne citée comme témoin est libre de se présenter ou non. C’est aux avocats de faire en sorte que les personnes qu’ils estiment nécessaires à la manifestation de la vérité, puissent venir ».
La Cour d’assises d’Abidjan juge Mme Gbagbo depuis le 31 mai dernier, pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier favorable à Alassane Ouattara qui était en lice contre son mari, Laurent Gbagbo, à la présidentielle de novembre 2010. Simone Gbagbo est également poursuivi pour une répression sanglante des femmes d’Abobo et pour sa participation à une cellule de crise qui planifiait et organisait des attaques à travers des milices et des membres des forces armées proches du régime.
L’ex première dame purge déjà une première peine de 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », prononcée l’an dernier.