RDC : mandats d’arrêt et interdiction de sortir du pays pour les opposants

kabila3Suite aux violences qui ont fait lundi et mardi des dizaines de morts en république démocratique du Congo, le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, a lancé des mandats d’arrêts contre les opposants et instruit les services de migration d’interdire leur sortie du pays.

La manifestation à laquelle l’opposition avait appelée pour exiger la convocation de l’électorat et la tenue de la présidentielle avant le 19 décembre comme prévu par la Constitution, s’était transformée en violences entre manifestants et force de l’ordre. Les sièges des partis au pouvoir et ceux de l’opposition ont également été incendiés.

Selon l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, plus de 100 personnes auraient été tuées dans les violences. « Le nombre des tués pour les deux jours, c’est plus de 100 morts », a déclaré Bruno Tshibala, porte-parole de l’UDPS, contestant le bilan officiel provisoire de 32 morts donné par la police.

Le procureur général a indiqué que « la police nationale congolaise avait été saisie mardi pour chercher activement les auteurs matériels et intellectuels de ces faits graves ». Il a cité des assassinats, pillages, vols avec violence, viol. « Partout où ils se cachent, que ce soit dans des hôpitaux ou dans certaines maisons, la police doit les rechercher », a-t-il insisté.

Le haut magistrat est allé plus loin en précisant que, désormais, il ne serait plus possible pour ceux qui seraient inculpés ou condamnés, et qui tomberaient malade, de se faire soigner hors de prison.

Ces mandats d’arrêts sont émis au moment où l’opposition, dont une majeure partie boycotte le dialogue national censé décrisper la tension, pose comme conditions à sa participation, la libération des prisonniers d’opinion et la fin du harcèlement des opposants.

La situation reste ainsi tendue sur la tenue des élections dont la présidentielle doit être organisée avant le 19 décembre, selon la Constitution.

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a officiellement saisi la Cour constitutionnelle pour reporter les élections. Elle justifie sa requête par les  opérations de recensement en cours en vue de la refonte du fichier électoral et qui prendraient plus de 16 mois.

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