Afrique du Sud : le parquet ne rétablira pas pour l’instant les charges de corruption contre le président Zuma

zzuuumaLe parquet sud-africain s’est dit, lundi au cours d’une conférence de presse à Pretoria, défavorable au rétablissement de 783 chefs d’accusation de corruption qui pèse contre le président Jacob Zuma.
 
L’opposition a aussitôt dénoncé une décision « destinée à gagner du temps », pour protéger Jacob Zuma qui multiplie, depuis quelques mois, les scandales dans le pays.
 
Les 783 charges retenues contre le président avaient été abandonnées en 2009, quelques semaines seulement avant son élection à la présidence. Mais fin avril, la Haute Cour de Pretoria a estimé, à l’unanimité de ses membres, que le parquet avait agi de façon « irrationnelle » en les abandonnant pour vice de forme, et que sa décision « doit être revue ». En claire le président « devrait être poursuivi pour ces chefs d’accusation», a ajouté le tribunal.
 
Lundi, le procureur général Shaun Abrahams, qui avait le choix entre rétablir les charges ou faire appel de la décision de la Haute Cour de Pretoria, a opté pour l’appel de ce jugement, se déclarant de fait défavorable au rétablissement des charges.
 
La décision de la Haute Cour est susceptible de faire jurisprudence et « remet en cause les pouvoirs discrétionnaires du procureur »,  a déclaré Shaun Abrahams pour justifier sa décision.Le principe en la matière est que le procureur est seul à décider de l’opportunité ou non des poursuites. « C’est tellement important que j’estime nécessaire une décision de la Cour suprême d’appel » sur le sujet, a-t-il ajouté lors de sa conférence de presse.
 
L’appel du parquet est une « tactique évidente pour gagner du temps et protéger Jacob Zuma », a réagi de son côté le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), à l’origine de la plainte devant la Haute Cour.
 
Pour la DA, les raisons avancées par le procureur général pour faire appel relèvent de la « farce », accusant Shaun Abrahams d’être avant tout « préoccupé pour protéger à tout prix le président ».
 
Les 783 chefs d’accusation de corruption qui pèsent sur Jacob Zuma sont liés à une énorme commande d’armement public de 4,8 milliards de dollars conclue, à la fin des années 90 par le gouvernement sud-africain avec plusieurs entreprises, dont le Français Thomson-CSF (devenu Thales), le Suédois Saab et le Britannique BAE Systems.

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