Burundi : Mbonimpa autorisé à se faire soigner à l’étranger
Pierre-Claver Mbonimpa, le défenseur des droits de l’Homme burundais grièvement blessé lundi soir dans une tentative d’assassinat, a été autorisé par la justice à se faire soigner à l’étranger, et ce malgré la procédure ouverte contre lui depuis 2014 pour atteinte à la sûreté de l’Etat, a annoncé ce jeudi sa famille.
La Belgique, par la voix d’un porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, a immédiatement proposé de l’accueillir. On travaille avec des partenaires sur les modalités pratiques de son évacuation, a-t-il poursuivi, ajoutant que la Belgique attend que sa situation physique s’améliore encore un peu pour pouvoir prendre l’avion.
L’autorisation de voyager a été délivrée par le procureur, a indiqué sa fille Amandine Nasagarare, qui précise que les médecins avaient jugé que Mbonimpa, toujours hospitalisé à Bujumbura, était médicalement transportable, ajoutant que la famille envisage de l’évacuer vers Nairobi ou vers un pays d’Europe d’ici quelques jours.
L’état de santé de Mbonimpa, qui a reçu lundi soir une balle au visage, tirée par des hommes à moto à Bujumbura, est stable, selon sa fille, mais il ne parvient toujours pas à parler et doit s’exprimer par les gestes.
Mbonimpa, figure respectée de la défense des droits de l’Homme au Burundi, est poursuivi devant la justice burundaise pour avoir affirmé que des Imbonerakure – les membres de la Ligue de jeunesse du parti au pouvoir CNDD-FDD – recevaient une formation paramilitaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) voisine.
Il avait été remis en liberté provisoire fin septembre 2014, après quatre mois et demi de détention préventive dans cette affaire, mais il lui était interdit de quitter le pays.
