Abidjan : l’Afrique de l’ouest plaide pour la libéralisation du secteur de l’électricité

liberalisation-electricite-af-ouestCinq Premiers ministres ouest-africains, notamment de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Mali, du Togo et du Niger, ont appelé ce mardi à Abidjan, à une libéralisation du secteur de l’électricité afin de combler le déficit énergétique qui touche plus de 60% des 300 millions d’habitants de la région.

«Les Etats africains se doivent d’opérer de profondes réformes institutionnelles, structurelles et sectorielles, notamment la libéralisation du secteur de l’électricité», a affirmé Daniel Kablan Duncan, le Premier ministre ivoirien.

Car selon lui, seul le secteur privé est capable de réaliser des investissements parfois considérables, dont le financement par les seuls budgets des Etats est quasiment impossible.

Environ 61% des 300 millions d’habitants de la Cédéao vivent sans électricité, a fait remarquer Duncan, qui s’exprimait devant le président ivoirien, Alassane Ouattara, et deux anciens chef d’Etat Olusegun Obasanjo (Nigeria) et John Kufuor (Ghana).

Les participants ont annoncé la création du Groupe des leaders ouest-africains pour l’énergie (GLOAE), afin d’assurer une sécurité énergétique de l’Afrique de l’Ouest.

La forte croissance économique observée sur les cinq dernières années demande de plus en plus de ressources énergétiques.

Le GLOAE, qui regroupe de hauts responsables politiques et économiques, a pour vocation de créer les conditions propices à la participation des acteurs privés, à travers des partenariats Public-Privé (PPP).

Selon des estimations de la BAD, d’ici 2040, un financement d’environ 42 milliards de dollars par an sera nécessaire pour résoudre les besoins énergétiques de l’Afrique. Et cela va nécessiter une participation dix fois supérieure du secteur privé.

Toujours selon la BAD, environ 625 millions d’habitants d’Afrique subsaharienne, soit près des deux tiers de la population totale de la région, sont privés d’électricité et ce nombre continue de s’accroitre.

On note également que 15% de la population mondiale vit sur le sol africain et consomme seulement 3% de l’électricité produite dans le monde. Et cela constitue un frein majeur au développement économique et social du continent, a déploré Duncan.

Première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone, la Côte d’Ivoire s’est engagée dans un processus de reconstruction de son réseau électrique depuis la fin de la crise postélectorale de 2010-2011.

Les autorités ivoiriennes envisagent investir 18 milliards de dollars dans le secteur d’ici 2030, financés en grande partie par le secteur privé.

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