Le gouvernement burundais refuse le report des élections

refus-report-elections-burundiLe gouvernement de Pierre Nkurunziza a posé ce jeudi des conditions au déploiement d’experts militaires de l’Union africaine (UA), auquel il n’est pas opposé, mais il a refusé la demande implicite de l’UA de fixer une nouvelle date aux élections.

Pour tenter de sortir le Burundi de la crise politique, l’organisation panafricaine avait décidé à l’issue de son 25ème sommet de l’envoi d’observateurs des droits de l’Homme et d’experts militaires, chargés de superviser le désarmement de milices et groupes armés au Burundi.

« Sur les questions en rapport avec les experts militaires, les observateurs des droits humains, nous disons qu’en principe il n’y a pas de problème, il n’y a pas d’objection », a déclaré Aimé-Alain Nyamitwe, ministre des Relations extérieures, tout en réclamant des consultations préalables avec l’Union Africaine à propos des experts militaires et des observateurs des droits humains, envoyés unilatéralement par l’UA au Burundi.

Il appartient donc à l’organisation qui a émis ce souhait de le mettre en œuvre avec célérité, a précisé le chef de la diplomatie burundaise, qui appelle l’UA à préciser les pays d’origine de ces experts ou observateurs, leur nombre, et leur mandat précis.

Depuis l’annonce fin avril de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat qualifié d’inconstitutionnel selon ses opposants, le Burundi est confronté à un mouvement de contestation populaire. Lesquelles sont violemment réprimé par la police, aidée, selon les opposants, par les Imbonerakure, membres de la Ligue de jeunesse du parti présidentiel, qualifiée de milice par l’ONU.

Dans ce climat, la Communauté est-africaine (EAC), dont est membre le Burundi, avait demandé fin mai à Bujumbura de repousser, d’au moins un mois et demi, les élections législatives et communales.

Mais Le nouveau calendrier publié par le gouvernement qui prévoyait les législatives et communales le 29 juin, ainsi que la présidentielle le 15 juillet, a suscité une nouvelle colère de l’opposition qui a précisé que ces nouvelles dates ne respectaient pas les délais et le consensus voulus par l’UA.

Lundi, l’UA a appelé Bujumbura à fixer par consensus de nouvelles dates aux élections, un appel salué par la société civile burundaise, en pointe dans la contestation contre le troisième mandat de l’actuel président, qui a dénoncé dans un communiqué, la démarche solitaire du gouvernement et demandé au président Nkurunziza de renoncer au forcing électoral sans issue qui risque d’hypothéquer gravement la paix et la stabilité du Burundi et de toute la région.

Le ministre burundais de l’intérieur a cependant exclu tout nouveau report électoral, estimant que le calendrier annoncé par décret prenait en compte à la fois la demande de report de l’EAC et le respect des délais institutionnels.

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