Sénégal : Le procès en cassation de Khalifa Sall fixé au 20 décembre

La Cour suprême a fixé au 20 décembre, la première audience du procès en cassation de Khalifa Sall, dissident socialiste de 62 ans, farouche opposant au président Macky Sall, lui-même candidat à un second mandat.

La décision de la Cour suprême est cruciale pour l’avenir politique de Khalifa Salla, révoqué de ses fonctions de maire en août dernier, puis condamné à cinq ans de prison ferme, notamment pour « escroquerie aux deniers publics» et «faux et usage de faux dans des documents administratifs».

En détention depuis mars 2017, Khalifa Sall a déposé mardi la caution de 30 millions de francs CFA exigée des candidats à la présidentielle, selon son service de communication. Les proches de l’ex-maire de Dakar estiment que les poursuites judiciaires à son encontre sont de nature politique et visent à l’empêcher de se présenter à la présidentielle, ce que démentent les responsables de la majorité.

« Plus de 800 dossiers sont en attente de jugement à la Cour suprême, où les délais de traitement se situent généralement entre neuf et douze mois. Nul besoin d’être mathématicien pour comprendre qu’on a accéléré le traitement de celui de Khalifa Sall. Cela rompt l’égalité des citoyens devant la loi !», estime Moussa Taye, conseiller politique de M. Sall.

« L’instrumentalisation de la justice, c’est l’éternel argument brandi par la défense. Même s’il y avait 10 000 dossiers en attente, si un dossier est en état la Cour suprême peut le programmer à tout moment. Or le dossier de Khalifa Sall est en état », proteste Baboucar Cissé, avocat de l’État.

Khalifa Sall, élu député en juillet 2017, alors qu’il était en détention provisoire, est considéré comme l’un des rares adversaires à pouvoir menacer dans les urnes Macky Sall, avec qui il n’a pas de lien de parenté.

Karim Wade, un autre adversaire de taille connait aussi des démêlés avec la justice. Investi par le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), il a été radié des listes électorales après sa condamnation en 2015 à six ans de prison pour enrichissement illicite par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), dont les décisions ne peuvent faire l’objet d’un appel.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *