L’état d’urgence décrété en Ethiopie est un recul de la liberté selon Washington

Washington a exprimé samedi, son «profond désaccord» avec la décision du gouvernement éthiopien d’instaurer l’état d’urgence pour six mois.

L’ambassade américaine à Addis-Abeba a avoué dans un communiqué, «reconnaitre et partager» les inquiétudes exprimées par le gouvernement éthiopien concernant «de violents incidents et la perte de vies humaines» de ces derniers mois, estimant néanmoins, que «la réponse est plus de liberté, pas moins».

Le gouvernement éthiopien, confronté à une crise politique inédite depuis un quart de siècle, a instauré vendredi l’état d’urgence pour six mois, au lendemain de la démission du Premier ministre, Hailemariam Desalegn.

«L’état d’urgence sera en place pour six mois et sera approuvé par le parlement», a déclaré le ministre de la défense Siraj Fegessa, invoquant le risque de nouveaux «affrontements sur des lignes ethniques» et la nécessité de protéger l’ordre constitutionnel.

« Nous enjoignons fermement le gouvernement à revoir cette approche et à identifier d’autres moyens pour protéger vies et propriété tout en préservant et même en élargissant l’espace pour un dialogue sincère…», déclare l’ambassade américaine dans son communiqué.

Selon Washington, allié traditionnel de l’Ethiopie dans la région, notamment en raison du rôle d’Addis-Abeba dans la lutte, depuis de longues années, contre les islamistes radicaux dans la Corne de l’Afrique, «la déclaration de l’état d’urgence sape les récentes avancées en vue de la création d’un espace politique plus ouvert, y compris la libération de milliers de prisonniers».

Un état d’urgence avait été instauré en Ethiopie entre octobre 2016 et août 2017 pour venir à bout  des manifestations antigouvernementales sans précédent depuis un quart de siècle dans le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique.

Le mouvement de protestation avait débuté fin 2015 en région oromo (sud et ouest), la plus importante ethnie du pays, puis s’était étendue courant 2016 à d’autres régions, dont celle des Amhara (nord). Sa répression a fait au moins 940 morts, selon la Commission éthiopienne des droits de l’homme, liée au gouvernement.

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