Le président Kenyatta évoque un possible « retrait » du Kenya de la CPI

kenya1Le président kényan, Uhuru Kenyatta a affirmé ce lundi, que le gouvernement kényan va « réfléchir sérieusement » à un éventuel retrait du pays de la Cour pénale internationale (CPI), emboîtant le pas à trois autres pays qui ont entamé cette démarche.

Dans un discours prononcé à l’occasion de la Fête nationale kényane, Kenyatta a indiqué que l’expérience de son pays avec la CPI « démontre un manque flagrant d’impartialité au sein de cette institution ».  « Certains se sont retirés, d’autres y ont pensé », a-t-il ajouté.

Pour le président Kényan,  » les changements souhaités qui permettraient à la CPI de respecter la souveraineté nationale…n’ont pas eu lieu ».

Sur fond d’une campagne internationale qu’il a menée pour que les poursuites contre MM. Ruto et Kenyatta soient abandonnées, le Kenya avait déjà menacé de quitter la CPI, et son parlement a adopté deux motions à ce sujet, sans que cela soit suivi d’effet.

Lors de cette campagne contre la CPI, l’Union africaine avait estimé dans une résolution, que les dirigeants en exercice jouissaient d’une immunité et qu’aucun parmi eux, ne devrait être traduit devant un tribunal international durant son mandat.

Le président Kenyatta et Ruto son vice-président étaient poursuivis par la CPI pour des crimes contre l’humanité présumés commis durant les violences qui avaient accompagné la réélection contestée du président Mwai Kibaki face à Raila Odinga, en décembre 2007.

Ces violences avaient fait plus de 1.300 morts et 600.000 déplacés, selon l’accusation, mais les poursuites à leur encontre, marquées par des accusations d’intimidations de témoins, avaient au final été abandonnées à des stades différents de la procédure.

Depuis son entrée en fonction en 2003, la CPI a ouvert dix enquêtes, dont neuf dans des pays africains, et certains leaders africains ont dès lors dénoncé une « sorte de chasse raciale ».

Le Burundi a été en octobre dernier, le premier pays à annoncer son retrait de la CPI, dont le procureur avait menacé d’ouvrir une enquête sur la grave crise qui sévit dans ce pays. L’Afrique du Sud, en octobre, puis la Gambie, en novembre, ont suivi le mouvement, faisant craindre un retrait massif des pays africains de la cour pénale internationale.

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