Conflit au Tigré : l’ONU ouvre un deuxième camp au Soudan pour des réfugiés éthiopiens
L’ONU a annoncé mardi l’ouverture au Soudan d’un deuxième camp pour des réfugiés éthiopiens dont plus de 56.000 ont franchi depuis novembre 2020 la frontière soudanaise, fuyant le conflit dans la région du Tigré.
Depuis dimanche, 580 réfugiés ont été transférés à Tunaydbahn, situé à quelque 136 kilomètres de la ville de Gedaref et qui dispose pour l’instant de 1.000 tentes destinées à accueillir jusqu’à 5.000 personnes.
Lors d’un point presse à Genève, Andrej Mahecic, un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), a indiqué que le camp d’Um Rakuba approchant de sa pleine capacité, le HCR et ses partenaires s’efforcent de déplacer rapidement des réfugiés qui arrivent dans les sites d’accueil à la frontière soudanaise vers le nouveau camp de Tunaydbah.
Depuis le début de l’année, quelque 800 personnes ont quitté la région éthiopienne du Tigré pour se rendre au Soudan voisin, selon le HCR.
Au total, plus de 56.000 réfugiés éthiopiens ont fui la région depuis le lancement début novembre d’une opération militaire par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed contre un parti défiant son pouvoir.
«Les derniers arrivés racontent avoir été pris dans le conflit et avoir été victimes de divers groupes armés, (et) confrontés à des situations périlleuses telles que le pillage de leurs maisons, le recrutement forcé d’hommes et de garçons, et la violence sexuelle contre les femmes et les filles», a expliqué M. Mahecic. Le HCR estime que plus de 30% d’entre eux ont moins de 18 ans et 5% plus de 60 ans.
Le HCR a publié le 22 décembre dernier, conjointement avec 30 partenaires humanitaires, un appel de fonds urgent d’un montant de 156 millions de dollars. Les fonds demandés sont nécessaires pour répondre, durant le premier semestre 2021, aux besoins humanitaires critiques des réfugiés éthiopiens qui ont fui le conflit au Tigré. Fin 2020, l’agence de l’ONU avait reçu 40 millions de dollars (32,6 millions d’euros) de promesses de dons pour financer la réponse à cette crise régionale, ce qui ne couvre que 37% de ses besoins financiers.