Cameroun-Crise anglophone : Un évêque de Kumbo kidnappé puis libéré
L’évêque catholique George Nkuo du diocèse de Kumbo, localité de la région du Nord-Ouest située à quelque 450 kilomètres de la capitale camerounaise, Yaoundé, a été kidnappé puis libéré samedi matin par des sécessionnistes anglophones, ont annoncé ces derniers sur les réseaux sociaux.
Revenant d’une réunion dans le chef-lieu de la région, Bamenda, il a été entraîné vers un lieu inconnu par les «Bui Warriors», ayant revendiqué cet acte et qui font partie des multiples milices séparatistes regroupés autour de la République autoproclamée d’Ambazonie.
Quelques heures plus tard, et toujours sur les réseaux sociaux, un de leurs «commandants», Mark Bareta, a indiqué que les «Amba boys sont d’abord et avant tout des civils et des chrétiens», qu’«ils peuvent aussi avoir une conversation avec leur évêque».
«Les guerriers du Bui ont plaidé avec lui pour ouvrir l’église qu’il a fermée, et pour qu’il les bénisse(…). Les pluies ont retardé son mouvement, mais les guerriers du Bui l’accompagnent à la maison», concluent les séparatistes.
Le 15 août dernier, à l’occasion de la fête de l’Assomption, Mgr George Nkuo a plaidé, dans son homélie, pour la reprise des cours, le 2 septembre, dans les régions anglophones après trois années blanches.
Cependant, dans un communiqué signé d’un autre de leurs «généraux», Chris Anu, les sécessionnistes ont annoncé «18 jours de verrouillage effectif» des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du 26 août au 16 septembre prochain, hormis les 2ème et 3ème week-end de septembre, dans le but de contester la condamnation, à perpétuité en début de semaine, de 10 dirigeants sécessionnistes.
Julius Ayuk Tabe, 54 ans, qui s’était autoproclamé en 2017 «président de l’Ambazonie », l’Etat que les séparatistes de la minorité anglophone veulent fonder, a été condamné mardi à la perpétuité avec 9 autres de ses partisans par un tribunal militaire de Yaoundé.
En 2016, une partie des habitants des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont commencé à manifester pour demander davantage de reconnaissance de l’Etat central.
Face au refus des autorités de Yaoundé et la répression, une partie des séparatistes a pris les armes en 2017 et les affrontements avec les forces de sécurité ont commencé faisant, depuis lors, plus de 2.000 morts, selon Human Rights Watch (HRW).