Khartoum juge «paradoxal» le maintien du Soudan sur une liste noire américaine du terrorisme

Le chargé d’affaires américain au Soudan a prévenu samedi que les conditions n’étaient pas encore réunies pour discuter du retrait du Soudan de la liste noire des «États soutenant le terrorisme» établie par les Etats-Unis.

Le Soudan demeure ainsi sur la liste noire américaine des États soutenant le terrorisme malgré les demandes répétées de Khartoum de retrait de la liste au nom de sa coopération avec les renseignements américains dans la lutte contre le terrorisme.

« C’est un sujet que nous sommes tous deux vivement disposés à aborder mais nous devons être sûrs que les conditions sont réunies pour des discussions en vue d’un retrait de la liste», a déclaré le chargé d’affaires américain, Steven Koutsis. «Le gouvernement du Soudan sait parfaitement bien ce qu’il a à faire pour être retiré de la liste et nous espérons que ces conditions seront bientôt remplies», a-t-il soutenu.

Mais la décision de Washington de maintenir Khartoum sur leur liste noire des Etats soutenant le «terrorisme» est jugée «paradoxale» par le ministre soudanais des Affaires étrangères, puisque, a-t-il dit, Washington reconnait les efforts déployés par le Soudan dans la lutte antiterroriste.

«C’est un paradoxe: nous sommes le pays coopérant le mieux dans la lutte contre le terrorisme et dans le même temps, nous sommes sur une liste de pays soutenant le terrorisme», a déploré Ibrahim Ghandour au lendemain de l’annonce par les Etats-Unis de la levée des sanctions économiques imposées au Soudan.

Le ministre soudanais s’est tout de même félicité de la fin de l’embargo économique, vieux de 20 ans, estimant que le moment était venu «pour construire de bonnes relations avec les Etats-Unis».

Les États-Unis ont imposé des sanctions au Soudan en 1997 pour son soutien présumé à des groupes islamistes. Le fondateur d’Al-Qaïda Oussama Ben Laden a vécu à Khartoum entre 1992 et 1996.

Le président Barack Obama avait levé une partie de ces sanctions pour une période probatoire de six mois. Mais son successeur à la Maison Blanche, Donald Trump avait décidé en juillet d’étendre cette période de trois mois. Vendredi dernier son administration a décidé de la levée définitive de l’embargo économique imposé au Soudan.

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