Ghana: la justice déclare «inconstitutionnelle» la présence de deux anciens détenus de Guantanamo

La Cour suprême du Ghana a déclaré jeudi que la présence de Mahmud Umar Muhammad Bin Atef et Khalid Muhammad Salih Al-Dhuby, deux terroristes, anciens détenus de Guantanamo, transférés à Accra depuis janvier 2016, était «inconstitutionnelle». Selon la présidente de la cour,  leur transfèrement dans le pays aurait dû être approuvé par le parlement.

«Si le gouvernement ne soumet pas une demande au parlement, qui approuvera ou non leur présence dans les trois mois, les deux détenus devront retourner aux Etats-Unis», a estimé la juge Sophia Akuffo.

Le président américain  Barack Obama ayant  fait de la fermeture du camp de Guantanamo une de ses promesses électorales, a obtenu de son homologue John dramani Mahama l’accueil des premiers détenus à être transférés alors que peu de pays ont accepté de les recevoir, rendant leur transfèrement parfois impossible.

Washington avait publié un communiqué en janvier 2016, déclarant avoir coordonné avec Accra «pour s’assurer que ces transfèrements aient lieu conformément aux mesures appropriées de sécurité et de traitement humain», alors que  la nouvelle de leur arrivée avait suscité une grande polémique.

Deux citoyens, Margeret Bamful et Henry Nana Boakye, ont décidé de porter plainte, assurant que «le président (John Mahama, au pouvoir jusqu’en janvier dernier) a agi de manière inconstitutionnelle en acceptant leur transfert».

Dhuby est un membre « probable » du réseau islamiste Al-Qaïda et aurait été entraîné dans un camp de combattants en Afghanistan. M. Atef a lui été membre des talibans et a combattu dans la 55e brigade d’élite d’Oussama Ben Laden, selon une enquête menée aux Etats-Unis.

Leur  défense a été assurée jeudi  par le procureur général.  L’avocat de M. Bin Atef a déclaré ne pas avoir été informé de la tenue de l’audience au tribunal.

Les deux hommes font l’objet d’une surveillance étroite sur le sol ghanéen bien que le ministère américain de la Défense estime qu’ils ne représentent pas de menace.

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