Le ministre marocain de l’Intérieur s’explique au parlement sur les arrestations d’Al Hoceïma

Les autorités marocaines ont expliqué ce mardi la récente vague d’arrestations opérées suite aux contestations sociales dans la ville d’Al Hoceima et les localités au nord du pays, par la nécessité de «faire respecter la loi».

Le ministre marocain de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit qui répondait aux questions orales des députés à la Chambre basse du parlement, a rappelé que «l’Etat est mobilisé pour répondre aux revendications sociales et économiques de la population» à Al-Hoceïma», une province secouée depuis sept mois par un mouvement de contestation.

Selon M. Laftit, les nombreux chantiers lancés ou relancés ces derniers mois par le gouvernement dans la région du Rif, géographiquement enclavée que les protestataires jugent «marginalisée», «répondent à 90% des demandes de la population», et l’exécutif promet d’en faire un «pôle de développement». «Malgré les efforts fournis par l’Etat pour répondre positivement aux différentes demandes des habitants, l’obstination de certains de continuer à manifester quotidiennement pose question», a estimé M. Laftit.

Depuis une dizaine de jours, la police a procédé à 87 arrestations, selon un dernier bilan officiel, parmi lesquelles celles de Nasser Zefzafi, le leader du « hirak » (nom de la mouvance qui anime la contestation), contre qui un mandat d’arrêt avait été lancé fin mai.

Le juge d’instruction à la Cour d’appel de Casablanca a décidé mardi de placer en détention provisoire Nasser Zfzafi  et six militants du mouvement de contestation. Le leader du hirak était recherché pour avoir interrompu le 26 mai le prêche d’un imam dans une mosquée.

Ce mardi, trois autres membres du « hirak », dont le journaliste-militant Mohamed Asrihi, animateur du compte Facebook Rif24 (l’une des voix du « hirak » sur les réseaux sociaux), ont été interpellés.

Des arrestations qui se sont faites dans la «transparence et le respect de la présomption d’innocence», tandis que la presse n’a eu à subir «aucune entrave» dans sa couverture des évènements, a estimé Abdelouafi Laftit.

Comme chaque soir depuis dix jours, quelques centaines de personnes ont de nouveau manifesté, sans incident, dans la nuit de lundi à mardi, dans la ville d’El Hoceima, théâtre depuis sept mois d’un mouvement de contestation sociale.

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