Procès de Simone Gbagbo : La partie civile demande la peine maximale

L’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo était « plus calife que le calife » lors de la crise ivoirienne, ont estimé ce lundi les avocats des parties civiles, exigeant la peine maximale au cours de leurs plaidoiries finales dans le procès de Simone poursuivie par la justice de son pays pour crime contre l’humanité.

Ils ont également plaidé pour des réparations pécuniaires dont le montant sera proposé au cours de l’audience si la cour retient la culpabilité de l’ex-première dame.

Selon Diomande Vafoungbe, avocat de l’Etat ivoirien, « Mme Gbagbo a reçu 44 fois le ministre des Finances. Son mari 13 fois. Elle a reçu 37 fois le ministre de la Défense, son mari Laurent Gbagbo huit fois ». Pour l’avocat, cet agenda de l’accusée expliquerait qu’elle jouait un rôle fondamental dans les prises de décisions opérationnelles lors de crise postélectorale de 2010.

« C’est dire toute la place qu’avait Mme Gbagbo auprès de son mari (…). Elle était la co-calife, l’autre calife, plus calife que le calife », a insisté Me Diomande Vafoungbe, qui a aussi comparé le rôle de Mme Gbagbo à celui joué par le Congolais Jean-Pierre Bemba, chef de milice, écroué à la CPI.

« Nous ne l’avons vue sur le terrain en train de tenir une kalach (fusil d’assaut kalachnikov, NDLR) mais … (Le Congolais) Jean-Pierre Bemba a pris 18 ans devant la CPI (Cour pénale internationale). C’est la même règle. Jean-Pierre Bemba n’était pas sur le terrain avec ses troupes. C’est la même chose pour Mme Gbagbo », dira-t-il.

Le procureur doit prononcer son réquisitoire ce mardi et le verdict pourrait intervenir dans la foulée, sans plaidoirie de la défense de Simone Gbagbo qui ne participe plus au procès.

Les premiers avocats de l’ex-première dame se sont retirés au profit d’avocats commis d’office, qui se sont eux-mêmes retirés la semaine dernière. Ils affirmaient dans un communiqué que « les actes, déclarations et décisions de la Cour d’assises et du ministère public contreviennent gravement aux engagements pris par l’Etat de Côte d’Ivoire de garantir à Mme Simone Gbagbo un procès juste et équitable ».

Ces avocats réclament également « la démission du ministre de la Justice ou à tout le moins son limogeage et la reprise à zéro de ce procès historique (…), et ce avec tous les acteurs des faits et une véritable indépendance et impartialité de la Justice ».

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