Le Mozambique refuse de payer 60 millions de dollars d’intérêts de sa dette souveraine

Le Mozambique a annoncé ce lundi, qu’il ne paierait pas mercredi, comme prévu, près de 60 millions de dollars d’intérêts d’un emprunt souverain, sur fond de crise économique et de gel de l’aide budgétaire internationale pour cause de dettes cachées.

Les raisons de ce défaut de paiement sont à rechercher dans la   « détérioration de la situation macroéconomique et fiscale » dans ce pays, selon les autorités de Maputo.

Dans un communiqué publié ce lundi, « le ministère de l’Economie et des Finances du Mozambique souhaite informer les détenteurs des 726,5 millions de dollars de titres (…) émis par la République, que le paiement d’intérêts d’une valeur de 59,7 millions de dollars dus le 18 janvier ne sera pas honoré » car « la capacité de remboursement des dettes du Mozambique … est extrêmement limitée en 2017 et ne lui permet pas de payer les intérêts des titres ».

Dans ce document le ministère révèle avoir déjà alerté en octobre ses créanciers de la « détérioration de la situation macroéconomique et fiscale » du Mozambique, qui affecte ses finances publiques.

Début décembre, l’agence de notation Fitch avait déjà classé le Mozambique dans la catégorie « RD » qui regroupe les pays en défaut sur leurs obligations.

L’endettement du pays devrait atteindre 130% du PIB en 2016, contre 86% en 2015, selon le ministère des Finances.

En mars 2016, le Mozambique, l’un des pays les plus pauvres et les plus endettés du monde, avait émis un emprunt souverain de 726,5 millions de dollars pour restructurer un autre emprunt contracté trois ans plus tôt, par une entreprise privée à capitaux publics, Ematum, auprès de Crédit Suisse et du Russe VTB, censé relancer le secteur de la pêche, avec la garantie de l’Etat mais sans l’aval du parlement.

Cette opération de restructuration a permis la révélation en avril 2016, de l’existence de 1,4 milliard de dollars supplémentaires de dettes cachées, contractées également par des entreprises à capitaux publics, pour financer un ambitieux programme militaire.

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