Angola : Arrestation à Luanda de proches et fans du rappeur Luaty Beirao

Luaty-BeiraoVingt personnes ont été interpellées lundi soir à Luanda à l’issue d’une veillée de solidarité avec le rappeur Luaty Beirao, arrêté en juin avec 14 autres jeunes opposants au régime qui observent une grève de la faim depuis le 21 septembre.

Le sort et le lieu de détention des personnes interpellées lundi restaient inconnus dans l’immédiat.

L’inspecteur général de police Matthew Rodrigue s’est contenté de répéter mardi à la télévision publique que de telles veillées étaient illégales.Plus d’une centaine de femmes et d’hommes s’étaient rassemblées lundi soir à l’église catholique de la Sagrada Familia, à Luanda, pour demander la libération des 15 militants arrêtés le 20 juin.

Les participants à la veillée tenaient des bougies et brandissaient des affiches appelant à la libération des prisonniers, en détention provisoire depuis plus de trois mois, le délai maximal autorisé par la loi angolaise. Ils se sont dispersés en milieu de soirée lorsque leur groupe a été entouré par des dizaines d’éléments de la Police d’intervention rapide (PIR). Vingt personnes ont été cependant été interpellées.

Le plus connu des jeunes emprisonnés depuis juin est le rappeur Luaty Beirao, en grève de la faim depuis 23 jours et dont l’état de santé se détériore rapidement, selon son avocat.

Les détenus sont accusés de vouloir renverser le régime. Ils sont issus d’un mouvement de jeunesse qui, depuis 2011, demande le départ du président angolais Jose Eduardo dos Santos au pouvoir depuis 1979 et réclame de meilleures conditions de vie.

Ils sont poursuivis pour « rébellion » et « attentat contre le président de la République et autres membres des organes de souveraineté », deux crimes passibles de 3 à 12 ans de prison selon le code pénal angolais.

Le 7 octobre, Amnesty International a signé un appel, avec quatorze autres organisations non-gouvernementales, pour défendre une résolution du Parlement européen, votée en septembre et qui exige la libération des prisonniers politiques et des défenseurs des droits de l’Homme en Angola.

« La résolution note la réduction croissante de l’espace pour la liberté d’expression, d’association via des arrestations et l’instrumentalisation du système judiciaire », selon un communiqué d’Amnesty.

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