Burundi-Crise : Museveni appelle Bujumbura à respecter ses engagements vis-à-vis de la médiation

Le président ougandais Yoweri Museveni a appelé son homologue burundais Pierre Nkurunziza à respecter la médiation de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), dans la crise que traverse le Burundi et à dialoguer avec son opposition, dans un récent courrier diffusé jeudi sur les réseaux sociaux.

Dans ce courrier daté de samedi et dont l’authenticité a été confirmée ce jeudi par la présidence burundaise, le président Museveni, médiateur en chef de la crise burundaise pour l’EAC, rappelle à Nkurunziza que l’organisation régionale est garante de l’Accord d’Arusha de 2000, qui avait ouvert la voie à la fin de la guerre civile au Burundi (plus de 300.000 morts entre 1993 et 2006), en instaurant un système de partage du pouvoir entre les deux principales ethnies, Hutu et Tutsi.

«Le fait qu’une partie déclare unilatéralement la fin d’une interaction peut ne pas être correcte (…) Pour ce qui est de ses membres (l’EAC), cela peut s’apparenter à de la manipulation, à savoir se servir de la région quand cela vous convient et la rejeter quand ce n’est pas le cas », estime Museveni dont le courrier est une réponse à une lettre de son homologue du 4 décembre.

Le Rwanda «est le principal facteur de déstabilisation de mon pays et par conséquent, je ne le considère plus comme un pays partenaire, mais comme un ennemi», a tancé le président burundais dans cette lettre adressée à son homologue ougandais Yoweri Museveni, médiateur dans la crise burundaise.

Après avoir provoqué le report d’un sommet de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) fin novembre, qui portait notamment sur la crise burundaise, M. Nkurunziza a exigé «l’organisation d’un Sommet extraordinaire dont l’agenda sera de trouver une solution à la question du conflit ouvert entre le Burundi et le Rwanda».

Dans son courrier, M. Museveni appelle également M. Nkurunziza à engager des discussions avec son opposition en exil, afin de mettre fin à la crise que traverse le pays depuis qu’il a annoncé, en avril 2015, sa candidature à un troisième mandat controversé. Il avait été réélu en juillet de la même année, au terme d’un scrutin contesté par ses principaux opposants.

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