RD CONGO : « Loi Obama » ou couteau à double tranchant

L’année dernière, le président américain, Barack Obama, avait promulgué des dispositions relatives à la gestion des minerais en zones de conflit armé. Ces textes, communément appelés « loi Obama », concernent, entre autres, des minerais extraits à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), particulièrement l’étain, le tantale et le tungstène. Ceux-ci constituent un mélange de lumière et d’ombre, permettant la survie des populations de ces provinces par le travail des mineurs artisanaux mais finançant également  différents groupes armés, responsables de l’instabilité de cette région. C’est d’ailleurs afin de leur couper les vivres que le chef d’Etat américain avait initié cette loi. Mais, le problème réside dans le fait que les artisans congolais vont subir les retombées des contraintes liées à la nouvelle législation.

En effet, bien que l’entrée en vigueur de la « loi Obama » soit prévue pour le 1er Janvier 2012, les multinationales qui achètent couramment les minerais de l’Est congolais se sont convenues d’arrêter ces opérations dès le vendredi 1er Avril 2011. Surpris, les hommes d’affaires de la région ont adressé, le mois dernier, une lettre à M. Obama pour solliciter un moratoire de 6 à 12 mois, lequel permettra à la RDC de satisfaire les exigences des nouvelles mesures de contrôles. Par ailleurs, certains d’entre eux estiment que ces nouvelles dispositions ne pourront mettre fin au trafic des minerais de sang, lesquels pourront toujours être blanchis via un pays limitrophe. Par contre, d’autres voix soutiennent l’initiative américaine, laquelle, selon elles, va assainir le secteur minier congolais.

En marge de cette guerre d’arguments, une attention particulière mérite d’être accordée aux ménages de l’Est congolais qui vivent de ces matières premières. Ceux-là n’ont pas à endosser la responsabilité des groupes armés.

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