Cinpharm : Une industrie typiquement camerounaise

Selon de récentes statistiques, l’Afrique importe 80% de ses médicaments. Vu le poids du secteur pharmaceutique dans l’économie mondiale – estimé aux environs de 800 milliards de dollars américains par année (un chiffre qui, en 2020, pourrait passer à 1300 milliards de dollars)-  fabriquer des traitements sur place boosterait certainement l’économie de beaucoup de pays d’Afrique Noire  et contribuerait également à l’amélioration du bien-être social.

C’est ce que Célestin Tawamba, boss du groupe agroalimentaire Cadyst Invest, a compris en créant Cinpharm au Cameroun, donc en Afrique Centrale, sous-région qui importe 99 % de ses médicaments.  Cette usine pharmaceutique qui dispose d’un capital de 11 milliards de FCFA (22 millions de dollars) est située à Maképé à Douala et reste la mieux équipée de la région forte de ses trois unités (production, contrôle de la qualité et maintenance). La technologie ainsi que l’expertise fournies par les indiens de la firme pharmaceutique Cipla ont permis, depuis avril dernier, le lancement de la fabrication des génériques : antipaludéens, antidouleurs, antiparasitaires, antituberculeux et antirétroviraux. D’ailleurs, pour la préparation de ces derniers médicaments, 4 milliards de F CFA (8 millions de dollars) ont été mis à disposition par la Société allemande d’investissement et de développement, vu l’importance du Sida dans le contexte camerounais (6% de la population touchée).

S’efforçant de produire dans les normes prescrites par l’OMS, Cinpharm peut vendre ses génériques au-delà du Cameroun. Mais, cette entreprise ne compte s’arrêter sur un aussi bon chemin. Elle désire se lancer dans la recherche pour décrocher des brevets et répondre plus efficacement à la forte concurrence au sein du marché pharmaceutique en Afrique, lequel est dominé par des investissements asiatiques (40 à 50%). Ainsi, Cinpharm pourra valoriser les plantes médicinales locales et contribuer à la formation des universitaires par le biais des stages.

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