Nigeria : Le chef des renseignements limogé après la prise de contrôle «illégale» du Parlement

Le chef de l’agence des renseignements nigériane, Lawal Musa Daura a été limogé après la prise de contrôle temporaire du Parlement par les forces de sécurité, a annoncé mardi la présidence qui a condamné cette opération «illégale» menée à son insu. Le limogeage de Lawal Musa Daura, «avec effet immédiat», fait suite à la prise de contrôle de l’Assemblée nationale par des hommes armés et cagoulés portant des insignes de la police et de l’agence de renseignement nationale (Department of State Services – DSS), postés dès 7h locales devant les portes de l’Institution en y interdisant l’accès des parlementaires, de employés et des journalistes.
Ancien militaire à la retraite, Lawal Musa Daura, originaire de Katsina (nord) à l’instar du président Muhammadu Buhari, dont il fait partie du cercle proche, avait été nommé en juillet 2015 à la tête de la DSS.
Le vice-président Yemi Osinbajo qui assure l’intérim à la tête du pays durant les vacances du président Buhari en Grande-Bretagne, a décrit «la prise de contrôle non autorisée du complexe de l’Assemblée nationale (…) comme une violation flagrante de l’ordre constitutionnel…», assurant que cette opération avait été menée «à l’insu de la présidence».
Les parlementaires avaient finalement pu accéder à leurs bureaux en milieu de matinée, après avoir vivement protesté contre l’intervention musclée des forces de l’ordre.
Plusieurs représentants de l’opposition bloqués à l’extérieur avaient accusé dans la matinée, la présidence de vouloir lancer une procédure de destitution contre le président du Sénat, avec lequel les relations sont notoirement exécrables.
Cet incident est le dernier rebondissement dans le bras de fer opposant depuis des mois le chef de l’Etat Buhari qui espère briguer un second mandat au président du Sénat, Bukola Saraki auquel beaucoup prêtent des ambitions présidentielles.
Saraki, qui a quitté la semaine dernière l’APC (parti au pouvoir) pour rejoindre le PDP (opposition), est soupçonné d’avoir orchestré la vague de défections massives qui a secoué l’APC mi-juillet, avec la démission de 14 sénateurs et 37 membres de la Chambre basse du parlement nigérian.

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