Côte d’Ivoire : le président Ouattara amnistie Simone Gbagbo

Le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara a déclaré lundi en direct à la télévision nationale, à l’occasion de la fête de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, avoir signé une ordonnance portant amnistie de 800 condamnés, dont l’ancienne Première dame, Simone Gbagbo, poursuivis pour des crimes en lien avec la crise postélectorale de 2010-2011.

«Sur les 800, environ 500 sont déjà en liberté provisoire ou en exil et verront leur condamnation pénale effacée», a précisé Alassane Ouattara, qui a insisté sur le fait qu’une soixantaine de militaires ayant commis des crimes de sang ne sont pas concernés par cette amnistie.
Cette «mesure de clémence de la nation entière envers ses filles et ses fils» concerne aussi l’ex-première Dame Simone Gbagbo, les ex-ministres Lida Kouassi et Assoa Adou, ou encore Souleymane Kamaraté Koné, alias Soul to Soul, le collaborateur de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale. «Ils seront libérés prochainement», a assuré le chef de l’Etat.
«J’invite tous les bénéficiaires de cette amnistie à faire en sorte que notre pays ne revive plus jamais de tels événements et ne sombre plus jamais dans la violence », a-t-il poursuivi.
Incarcérée depuis avril 2011, l’ancienne Première dame, Simone Gbagbo avait été condamnée à vingt ans de prison pour atteinte à la sureté de l’Etat. Elle avait été par la suite innocentée par la cour d’assises d’Abidjan des accusations de «crime contre l’humanité» et de «crime de guerre». Cependant, ce jugement avait été cassé le 26 juillet par la Cour suprême, ouvrant la voie à un nouveau procès.
Si l’amnistie des prisonniers de la crise postélectorale ivoirienne était jugée par certains comme nécessaire à la réconciliation nationale, l’annonce du chef de l’Etat intervient dans un moment de fortes crispations politiques avec le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, depuis la création du Parti Unifié.

Après la révocation de Noël Akossi-Bendjo, l’un de ses cadres, le PDCI avait dénoncé «la dérive autoritaire du gouvernement» sous le mandat d’Alassane Ouattara.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *