Côte d’Ivoire: Rapport alarmant de L’UE sur la situation politique et sociale

L’Union européenne (UE) s’alarme de la situation politique et sociale de la Côte d’Ivoire avant la prochaine élection présidentielle de 2020, notamment « des dérives autoritaires du pouvoir, la corruption, les flagrantes inégalités sociales… ».

Dans un rapport rédigé début juillet, et rendu public jeudi, l’UE pointe « les failles politiques importantes de la reconstruction » après la décennie de crise politico-militaire qui a divisé le pays dans les années 2000. Bruxelles attire également l’attention sur « les fragilités non résorbées d’un pays peut-être moins solide et démocratique que sa bonne image pourrait le laisser penser ».
Elle prend pour exemple, « l’image rassurante d’une stabilité retrouvée, portée par des taux de croissance élevés » (8% par an en moyenne depuis 2011), alors que « les indicateurs sociaux stagnent (taux de pauvreté à 46% en 2015) ».
Malgré ce sombre tableau, « les cercles du pouvoir », « une ‘classe dirigeante’ dont l’enrichissement ces dernières années est parfois spectaculaire », bénéficient de « largesses financières », écrivent les ambassadeurs de l’UE dans ce rapport commun rédigé début juillet et qui ne devait pas être publié, selon une source de l’UE.
L’UE s’inquiète aussi de « la confrontation entre un pouvoir qui restreint progressivement les espaces d’expression, et une contestation sociale grandissante », à l’approche des élections présidentielles de 2020 ».
La création d’un « parti unifié » voulu par le président Alassane Ouattara, « annoncé comme la solution à l’instabilité passée (…) a été dès le début compris par tous comme une manière pour la coalition au pouvoir de s’assurer une réélection systématique, en reléguant les éventuels mouvements d’opposition à la périphérie du jeu politique », estime l’UE.
« Au vu de ce constat, les Chefs de Mission de l’UE incitent (…) à une réflexion sur le soutien de l’UE à la Côte d’Ivoire », dont celle pour la période 2014-2020, se monte à 273 millions d’euros à quoi s’ajoutent les aides bilatérales, notamment de la France et de l’Allemagne.

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