Des policiers Nigérians manifestent pour obtenir le paiement d’arriérés de salaires

Plus d’un millier de policiers basés dans le nord-est du Nigeria, en proie aux violences du groupe jihadiste Boko Haram, ont manifesté lundi, pour obtenir le paiement d’arriérés de salaires, tirant des coups de feu en l’air et des bombes lacrymogènes.

Les manifestants, des membres des unités de la police mobile (MOPOL), qui s’occupent notamment des contrôles aux check-points et patrouillent avec l’armée, réclament jusqu’à six mois de salaires non payés et de meilleures conditions de logement.

Ils ont bloqué la principale route aux abords du quartier général de la police à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno (Nord-est), en scandant des slogans tels que : «Payez-nous nos indemnités ou il n’y aura pas de paix».

L’un d’eux a précisé à la presse que la dernière fois qu’il avait été payé, il n’a touché que 23.000 nairas (64 dollars), soit seulement 5.000 nairas de plus que le salaire minimum national, précisant qu’une grande partie de son salaire avait été soustraite sans aucune explication.

Des policiers n’ont pas été payés depuis six mois, la fourniture de nourriture a été arrêtée et certains agents ont été contraints de dormir en plein air à cause de l’absence de logement, a révélé un autre manifestant.

Ces dernières années, le Nigeria a glissé vers la récession après l’effondrement des cours mondiaux du pétrole depuis mi-2014. Ces derniers mois, des personnels universitaires, des travailleurs des secteurs du pétrole et du gaz, ainsi que des médecins hospitaliers ont fait grève pour obtenir le paiement d’arriérés de salaires qui remontaient jusqu’à 2009.

Les appels se sont multipliés la semaine dernière pour inviter le président  Muhammadu Buhari à rétablir l’ordre comme il l’avait promis lors de son élection en 2015, ou à démissionner, après la mort de plus de 200 personnes dans des violences entre éleveurs peuls musulmans et agriculteurs chrétiens dans le centre du Nigeria.

Le président Buhari s’est déjà porté candidat aux prochaines élections générales et présidentielles qui se tiendront en février 2019, malgré ses récurrents problèmes de santé qui l’ont contraint à des séjours médicaux prolongés à Londres en Grande-Bretagne.

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