Faible affluence lors de la révision de la liste électorale en Côte d’Ivoire

L’opération de recensement sur les listes électorales en Côte d’Ivoire menée du 18 au 24 juin, a enregistré moins d’un demi-million de personnes nouvellement inscrites, a annoncé mardi la Commission électorale indépendante (CEI).

La Commission ciblait avant l’opération près de trois millions d’Ivoiriens en âge de voter qui n’étaient pas inscrits, en prélude à des élections municipales et régionales prévues cette année et pour la présidentielle de 2020.

Au final, 428.233 personnes se sont nouvellement inscrites, s’ajoutant aux 6.318.311 personnes déjà enregistrées sur les listes électorales, a précisé le deuxième vice-président de la CEI, Gervais Coulibaly-Delinpelna.

Selon lui, ces chiffres sont provisoires mais proches des chiffres définitifs, quelques régions n’ayant pas terminé de transmettre leurs données en raison de «problèmes de communication».

Les nouvelles listes électorales comporteront donc près de 6,75 millions d’électeurs inscrits, alors que près de 9 millions d’Ivoiriens sont en âge de voter.

Coulibaly-Delinpelna a aussi rappelé que 900.000 cartes d’identité déjà prêtes n’avaient pas encore été distribuées par l’Office national d’identification, alors que cette pièce est obligatoire pour s’inscrire sur la liste électorale.

L’opération a été menée sur l’ensemble des bureaux de vote du pays, plus de 10.500 sites.La loi ivoirienne stipule que les listes électorales doivent être mises à jour chaque année, mais cette loi n’est pas appliquée.

La plateforme d’opposition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) avait appelé les Ivoiriens à ne pas s’inscrire sur les listes électorales, contestant la légitimité de la CEI qu’elle juge politiquement déséquilibrée en faveur du pouvoir.

Le PDCI de Henri Konan Bédié, pourtant membre de la coalition au pouvoir, demande aussi une reforme de la CEI.

L’opposition s’appuie sur un arrêt de la Cour africaine des droits de l’Homme rendu en 2016, jugeant la CEI effectivement déséquilibrée et enjoignant le gouvernement ivoirien de changer sa composition, ce qui n’a pas été fait jusqu’à présent.

La Côte d’Ivoire a connu une crise postélectorale qui avait fait 3.000 morts après la présidentielle de 2010.

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