Le président centrafricain Touadéra demande au Gabon de maintenir son contingent

Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, en visite officielle jeudi à Libreville, a demandé au Gabon de maintenir ses soldats présents au sein de la mission de l’ONU en RCA (Minusca) que Libreville avait décidé de retirer en juin.

«Je suis venu dire à mon frère Ali (Bongo Ondimba, président gabonais) que nous avons encore besoin de cette force dans notre quête de stabilité», a déclaré M. Touadéra lors d’une conférence de presse commune avec le président Bongo.

« Ce n’est pas au moment où nous demandons aux Nations unies de renforcer la Minusca par d’autres contingents que (…) nos frères retirent le contingent gabonais qui est encore utile et engagé auprès du peuple centrafricain», a ajouté Faustin-Archange Touadéra.

«C’est un cri du cœur que nous percevons», a répondu le président Bongo, ajoutant que Libreville allait « réexaminer » sa position prise en mars, à la suite de « problèmes d’équipement et d’abus sexuels », selon un responsable de l’ONU à l’époque. Libreville avait annoncé avoir décidé de retirer ses 444 soldats de la Minusca.

« Je pense que nous allons répondre positivement et favorablement à la requête de nos frères », a ajouté jeudi M. Bongo.

Des enquêtes ont été lancées au Gabon et à l’ONU concernant les accusations contre des soldats gabonais d’abus sexuels ou de vente de munitions à une milice armée.

Mi-mai, une source onusienne avait indiqué que « leur départ prévu en juin a été reporté au 30 septembre », et que des négociations étaient en cours pour que les Gabonais restent au-delà de cette date en Centrafrique.

La Minusca compte actuellement plus de 12.000 personnels dont plus de 10.000 Casques bleus. A l’automne 2017, le Conseil de sécurité avait autorisé un renforcement de la force de l’ONU de 900 hommes alors que la situation sécuritaire se dégradait.

Fin Avril, le chef de la diplomatie de la Côte d’Ivoire, Marcel Amon-Tanoh, a annoncé à l’ONU l’envoi prochain de 450 Casques bleus en Centrafrique.

Depuis le conflit ouvert en 2013, les violences restent quasi quotidiennes en Centrafrique où plus d’un quart de la population a dû fuir son domicile.

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