Au moins 45 morts dans des violences communautaires au Nigeria

De nouvelles violences ont éclaté dimanche dans le nord du Nigeria, dans le district de Birnin Gwari (Etat de Kaduna) faisant 45 morts au cours d’une vague de règlements de comptes entre gangs de voleurs de bétails et population.

« Les bandits ont attaqué (samedi) les habitants qui défendent le village. 45 corps ont été retrouvés dans la brousse », a expliqué à la presse un membre de la milice civile du district de Birnin Gwari (Etat de Kaduna). « Ils (…) ne cessent d’organiser des kidnappings contre rançons, des vols armés et de dérober le bétail », a-t-il ajouté.
Mukhtar Aliyu, le porte-parole de la police locale a confirmé l’attaque, sans toutefois donner de bilan quant au nombre de victimes. Selon un communiqué de l’association de défense des habitants de Birnin-Gwari, de nombreuses maisons ont été brûlées, et des femmes et des enfants ont été tués dans cette nouvelle attaque « horrible ».
La semaine dernière, des échanges de tirs entre ces milices et des « voleurs de bétail » venus de l’Etat voisin de Zamfara, ont déjà fait 13 morts, et les violences ne cessent de s’amplifier dans cette région depuis plusieurs semaines.
Fin avril, le Parlement du Nigeria a convoqué le président Muhammadu Buhari afin qu’il s’explique sur les mesures prises pour enrayer la violence grandissante dans le pays.

La plupart des violences intercommunautaires se concentrent dans le centre du pays, surtout dans l’Etat de Benue où quelques 385 personnes ont été tuées depuis janvier, selon une organisation américaine spécialisée dans les conflits armés, intitulée Armed Conflict Location and Event Data Project.
La « ceinture centrale » du Nigeria, point de rencontre entre un nord majoritairement musulman et un sud principalement chrétien, est secouée depuis des décennies par des affrontements entre agriculteurs dits « autochtones » essentiellement de confession chrétienne et éleveurs peuls nomades, majoritairement musulmans.
Mais ce conflit pour la terre et l’eau, aggravé par l’explosion démographique dans le pays le plus peuplé d’Afrique (180 millions d’habitants), a pris ces derniers mois une dangereuse tournure identitaire et religieuse.

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