Afrique du Sud: Grève générale contre le salaire minimum

Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue mercredi en Afrique du Sud, lors d’une grève générale contre l’introduction d’un salaire minimum de 20 rands par heure (1,3 euro), considéré par les manifestants comme un « salaire d’esclave ».

Les grévistes estimés à plus de dix mille sont sortis pour dénoncer le salaire minimum, une première en Afrique du Sud, qui doit entrer en vigueur au 1er mai, deux mois et demi après l’arrivée au pouvoir de Cyril Ramaphosa. Ils s’insurgent également contre l’introduction prochaine de nouvelles lois qui limitent, selon eux, le droit de grève.

« On demande un salaire pour vivre, pas un salaire minimum », « Défendons le droit de faire grève », pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants à Johannesburg, la capitale économique.

Les grévistes, qui ont défilé dans plusieurs autres villes du pays dont Le Cap (sud-ouest), Durban (nord-est) et Port Elizabeth (sud), ont répondu à l’appel à la grève de la deuxième fédération syndicale du pays, la Saftu. Le parti de la gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF) s’est également associé au mouvement d’une journée.

Dans un communiqué, la Saftu a dénoncé la « déclaration de guerre féroce de la classe dirigeante représentant le monopole capitaliste blanc, qui essaie de faire passer de nouvelles lois qui enracinent la pauvreté ».

En revanche, la plus grande centrale syndicale du pays, la Cosatu, alliée du gouvernement, n’a pas appelé à la mobilisation, estimant que près de la moitié des travailleurs (47%) allaient profiter de l’introduction du salaire minimum.

Par ailleurs, un adolescent a été tué lundi soir dans la province sud-africaine du Nord-Ouest lors de manifestations  pour protester contre le manque de services publics et pour dénoncer la corruption.

Ces manifestations constituent le premier mouvement social d’importance auquel est confronté le président Ramaphosa, un ancien syndicaliste devenu riche homme d’affaires.

Malgré la fin du régime de l’apartheid, les inégalités économiques restent criantes en Afrique du Sud. Le salaire mensuel médian est de 10.000 rands parmi la minorité blanche et de 2.800 rands parmi la majorité noire, selon l’Institut sud-africain des relations raciales.

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