Le procès de l’ex-président de l’autorité égyptienne de contrôle des comptes publics s’ouvrira le 16 avril

Hicham Geneina, un ancien juge qui dirigeait l’Autorité de contrôle des comptes publics en Egypte, sera jugé devant un tribunal militaire au Caire, pour avoir suggéré l’existence de documents secrets jugés compromettants pour les dirigeants égyptiens.

La date du procès de Geneina a été fixée au 16 avril, et il sera jugé pour « propagation de fausses informations contre les forces armées », a déclaré son avocat, Me Ali Taha.

Le fonctionnaire égyptien avait été arrêté en février à la suite d’une interview diffusée dans le HuffpostArabi, la version arabe du site américain. A cette époque, ce grand pourfendeur de la corruption était alors l’un des principaux responsables de la campagne de Sami Anan, candidat déclaré à la présidentielle contre le chef de l’Etat.

L’opposant, qui est un général issu de l’armée à l’instar de Abdel Fattah Al-Sissi, a été lui-aussi arrêté après avoir annoncé sa candidature face au président pour l’élection de mars dernier.

Presque tous les prétendants à la magistrature suprême ayant été intimidés ou arrêtés afin d’être empêchés de se présenter au scrutin ce qui a permis à Sissi de remporter aisément l’élection avec 97,08% des voix en l’absence de sérieux adversaires.

Dans son interview, Geneina avait affirmé que son candidat Sami Anan aurait en sa possession des documents compromettants qui « tournent autour des événements politiques et des crises traversés par la société égyptienne » depuis la révolte de janvier 2011 qui a provoqué la chute du président Hosni Moubarak.

Il avait ajouté que ces documents se trouvaient « en lieu sûr » à l’étranger et pouvaient être publiés si on s’en prenait à Anan. Le journaliste qui a réalisé l’interview, Moataz Wadnan, a été lui aussi arrêté.

En 2016, Geneina, juge de formation, avait été démis de l’Autorité de contrôle des comptes publics par Sissi pour « diffusion de fausses informations ». Son limogeage était intervenu après avoir chiffré à 60 milliards d’euros le coût de la corruption publique en Egypte entre 2012 et 2015.

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