L’ONU menace de sanctionner «ceux qui font obstacle» à la paix au Mali

L’ONU a annoncé mercredi son intention d’identifier les Maliens qui font obstruction à la mise en œuvre de l’accord de paix de 2015 au Mali, en vue de leur imposer des sanctions.
La France et les Etats-Unis soutiennent cette initiative, mais la Russie met en garde contre toute précipitation.
Fin janvier, le Conseil de sécurité avait accordé jusqu’à fin mars aux parties maliennes pour montrer des avancées dans l’application de l’accord de paix signé en 2015, faute de quoi elles s’exposeraient à des sanctions pour obstruction.
Lors d’une réunion ce mercredi, du Conseil de sécurité sur le Mali, l’ambassadeur français à l’ONU, a relevé «les retards conséquents » dans l’application de l’accord de paix de 2015 qui « conduisent à devoir aller plus loin » pour « identifier les responsables et prendre les mesures qui s’imposent ».
«Aucun progrès substantiel n’a été réalisé dans l’application de l’accord et nous souhaitons travailler avec nos partenaires pour identifier les responsables et prendre les mesures qui s’imposent », a abondé Amy Tachco, diplomate américaine, en évoquant la perspective de sanctions.
L’émissaire de l’ONU au Mali, Mahamat Saleh Annadif, a aussi souligné qu’il était temps pour les Maliens, «de passer des promesses aux actes en respectant les échéances convenues». Plusieurs pays, comme l’Éthiopie, ont affiché leur insatisfaction devant l’absence de progrès.
Mais l’ambassadeur russe adjoint à l’ONU, Dimitri Polyanski, a préconisé « l’utilisation directe de sanctions » comme « dernier recours, mettant en garde contre toute « hâte » à cet égard qui serait, selon lui, contreproductive.
Comme son homologue de Bolivie, le diplomate russe a jugé que le « chaos » au Sahel était la suite de l’intervention militaire occidentale menée en 2011 en Libye à l’initiative de la France et des Etats-Unis et qui a conduit au renversement de Mouammar Kadhafi.
En septembre, le conseil de sécurité de l’Onu avait adopté un régime général de sanctions face au risque d’effondrement de l’accord de paix de 2015, signé par le gouvernement malien avec des coalitions de groupes armés. Cet accord était destiné à mettre fin aux combats armés, mais les rebelles restent très actifs.
Une fois des individus et/ou entités identifiées, le Conseil de sécurité a averti qu’il peut décréter des interdictions de visas et geler leurs avoirs.
Des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de la Minusma, régulièrement visées par des attaques meurtrières des troupes terroristes.

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