Un opposant guinéen condamné à 18 mois de prison pour outrage au président Alpha Condé

Un tribunal de Guinée a condamné ce lundi, a une peine de prison de 18 mois, l’opposant Ibrahima Sori Camara, membre de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), poursuivi pour outrage et diffamation à l’endroit du président Alpha Condé.

Ibrahima Sori Camara, a été condamné par le tribunal de première instance de Kaloum suite à la diffusion sur Facebook, d’une vidéo dont il saurait l’auteur. La vidéo faisait état à la veille d’une manifestation de l’opposition, d’une réunion tenue au palais présidentiel en présence du chef de l’État, et au cours de laquelle étaient planifiées des attaques contre les participants à des marches de l’opposition dans la capitale, Conakry.

«Je demande au tribunal de reconnaître le sieur Ibrahima Sory Camara coupable des faits qui lui sont reprochés et de le condamner à deux ans de prison ferme», avait requis Aly Touré, le procureur du tribunal de première instance de Mafanco, dans la banlieue de Conakry, lors de la première comparution du prévenu, avant que l’affaire ne soit mise en délibéré.
M. Camara a été finalement mis sous mandat de dépôt lundi après avoir été entendu par le bureau des investigations judiciaires pour «outrage, injures et diffamation» à l’encontre du président Alpha Condé.
Ses avocats ont immédiatement annoncé qu’ils feront appel de la condamnation. « Il n’y a ni diffamation, ni injures, ni outrage au chef de l’Etat», a déclaré Me Salifou Béavogui, un avocat de la défense.
Un autre avocat de Camara, Me Paul Youmba Kourouma estime que son client est l’objet d’un procès politique. «Ce procès est politique mais a un aspect judiciaire. C’est le détournement des voix des électeurs au scrutin du 4 février dernier qui est à la base de ce procès», a-t-il martelé.
En effet, un contentieux oppose le parti au pouvoir et l’opposition sur les résultats des élections locales du 4 février, officiellement remportées par le camp présidentiel, devant l’UFDG.
Le président Condé et le chef de l’UFDG, l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, ont conclu la semaine dernière un accord pour résoudre ce contentieux électoral et mettre fin aux manifestations meurtrières qu’il a provoquées.

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