Le président tchadien Deby annonce la naissance d’une 4ème république

Le président tchadien Idriss Déby Itno a annoncé lundi, la mise en place d’une 4ème république à l’ouverture d’un forum sur les réformes institutionnelles au Tchad, boycotté par l’opposition.

«L’exercice auquel vous êtes conviés est capital. Il s’agit de la naissance de la 4e République», a déclaré Deby au palais présidentiel à l’ouverture du forum national sur les réformes institutionnelles, les premières depuis l’adoption de la Constitution de 1996, qui s’achèveront le 27 mars prochain.

«Si nous estimons que la fédération ou la régionalisation est le schéma idéal qui convient à notre pays, il ne faut avoir aucune crainte de nous engager sur cette voie et de vivre de nouvelles expériences», a-t-il souligné, devant plus de 800 personnalités et représentants des différentes corporations.

Le forum est boycotté par plusieurs organisations de la société civile ainsi que les principaux partis de l’opposition, dont le Front de l’opposition nouvelle pour l’Alternance et le changement (Fonac), dirigé par l’ex-candidat à la présidentielle de 2016, Saleh Kebzabo.

L’opposition et la societé civile accusent le pouvoir de ne pas respecter ses engagements et réclament un « dialogue inclusif » sous « supervision internationale ».

Dans un communiqué mi-décembre, le Fonac avait qualifié le forum de « fuite en avant », « dont la finalité serait la pérennisation du pouvoir d’Idriss Deby, un pouvoir aussi néfaste que dangereux pour l’avenir du Tchad ».

Le président tchadien est élu pour 5 ans et n’a pas de limite de mandats. L’actuel président tchadien Idriss Deby en est à son cinquième mandat depuis son arrivée au pouvoir en 1990.

Avec «la 4e République», le pouvoir législatif devrait être renforcé par la création d’un Sénat. Selon le document, le nombre des députés serait fixé à 130 membres (contre 188 actuellement) et celui des sénateurs à 48. Alors que l’actuel mandat des députés est de quatre ans, le mandat des députés et des sénateurs sera désormais de six ans renouvelables.

Le projet prévoit également la suppression de plusieurs grandes institutions, comme la Médiature, le Conseil économique et social, et le Collège de contrôle et de surveillances des revenus pétroliers (CCSRP), qui a pour principale mission le contrôle de l’utilisation des revenus pétroliers. Enfin, les régions, actuellement au nombre de 23, seront transformées en 14 provinces.

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