Les autorités marocaines promettent de fermer les puits abandonnés de la mine de Jerada

Les autorités marocaines promettent de fermer tous les puits abandonnés de l’ancienne mine de charbon de la ville de Jerada, dans le nord-est du pays, en prévoyant un plan de reconversion pour les mineurs clandestins, face à la contestation sociale qui agite depuis quelques mois cette ancienne ville minière.

«Il y a plus de 3.200 puits à Jerada, mais seulement 200 à 300 sont actifs. Les autres sont abandonnés et présentent un danger manifeste, ils seront tous fermés», a affirmé Abderrazzak El Gourji, secrétaire général de la préfecture de la région de l’Oriental, dans un entretien à la presse.

Jerada est le théâtre de manifestations pacifiques depuis la mort, en décembre dernier, de deux mineurs clandestins dans un puits abandonné où ils cherchaient à extraire du charbon. Deux autres décès accidentels sont survenus depuis cette date, suscitant colère et indignation chez les habitants de cette ville économiquement sinistrée.

Les manifestants réclament une «alternative économique» et fustigent aussi les « barons du charbon », des notables locaux qui revendent le charbon extrait dans des puits fermés, grâce à des permis d’exploitation.

Depuis le début des manifestations, deux délégations ministérielles se sont rendues sur place et ont «pris des engagements». Des mesures ont ensuite été annoncées par le chef du gouvernement à la mi-février après une visite dans la région de l’oriental.

«Nous avons lancé un programme de reconversion avec la mobilisation de 3.000 hectares pour des projets agricoles et la construction d’une nouvelle zone industrielle», a révélé Abderrazzak El Gourji.

Les mesures annoncées, a-t-il ajouté, ont été «saluées par les partis politiques, les élus locaux, les syndicats, et les représentants des jeunes» leaders de la protestation. Mais « il y avait des parties parmi ces jeunes qui n’ont jamais cherché la solution, …qui rejettent en bloc toute proposition», a-t-il accusé.

Le plan d’action proposé par le gouvernement avait en effet, permis une accalmie, mais des manifestants sont redescendus dans la rue fin février pour réclamer des «réponses concrètes».

La mobilisation a repris après des arrestations menées le week-end dernier, dans les rangs des leaders du mouvement. En réponse, le ministère de l’Intérieur a interdit toute «manifestation non autorisée» dans cette commune sinistrée de 43.000 habitants.

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