L’opposition ivoirienne exige une nouvelle commission électorale

A l’approche des élections municipales et régionales prévues cette année, l’opposition ivoirienne demande la mise en place d’une nouvelle commission électorale «consensuelle», au risque de boycotter ce scrutin.

Longtemps divisés sur la conduite à suivre face au pouvoir du président Alassane Ouattara depuis la chute de leur leader, Laurent Gbagbo, incarcéré à la Haye, les deux tendances rivales du Front populaire ivoirien (FPI) sont cette fois d’accord et trouvent, «injuste et inacceptable la surreprésentation du pouvoir dans la CEI», l’actuelle commission électorale indépendante, chargée d’organiser les prochaines élections.

Le camp des « frondeurs » du parti fondé par l’ancien président Laurent Gbagbo, et le camp rival dirigé par Pascal Affi N’Guessan, l’actuel président du parti, ont tenu des conférences de presse séparées au même moment ce jeudi à Abidjan.

Aboudramane Sangaré, qui mène les frondeurs, a appelé le pouvoir à « l’ouverture d’un dialogue politique pour l’organisation de scrutins justes et transparents ».

Il réaffirme d’abord la nécessité d’une recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI), le départ de son président, Youssouf Bakayoko, la révision «transparente» de la liste électorale ainsi qu’un nouveau découpage électoral. «Aujourd’hui, il y a un grave déséquilibre en faveur du nord du pays », estime l’un des cadres, Boubacar Koné.

Enfin, les partisans de Laurent Gbagbo réclament «un assainissement de la situation sociopolitique et sécuritaire» du pays, notamment à travers la libération de «prisonniers politiques».

De son côté la plateforme regroupant six partis politiques de l’opposition, dont la faction du FPI de Affi N’Guessan, a appelé à « l’application de l’arrêt » de la Cour africaine des droits de l’homme qui exige la modification de la composition de la CEI, représentée par huit membres du pouvoir contre quatre de l’opposition.

Malgré l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme qui, en 2016, estimait que la CEI n’était ni « indépendante », ni « impartiale », et les critiques de l’opposition mais aussi de son allié, le PDCI, le premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly a confie mercredi à la presse, que cette instance était «issue d’un consensus entre tous les acteurs politiques avant les dernières présidentielles de 2015».

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