La grève contre les mesures d’austérité largement suivie au Tchad

L’appel des syndicats tchadiens à une grève «générale illimitée» du secteur public, pour protester contre les mesures d’austérité imposées par le gouvernement de N’Djamena, a été largement suivi mardi dans la capitale et d’autres villes du pays.

Tous les établissements scolaires primaires, secondaires et universitaires de la capitale et la plupart des bureaux de fonctionnaires sont restés fermés, rendant ainsi la circulation fluide mardi dans les rues de la capitale.

« Le gouvernement a mis à exécution toutes ses menaces qui pèsent sur les salaires », déplorent dans un communiqué publié lundi les syndicats ayant appelé à une grève générale illimitée dans le secteur public sur toute l’étendue du territoire. Seul un service minimum sera assuré dans les secteurs de la santé, ont précisé les syndicalistes.

En parallèle, des responsables des organisations de la société civile et des artistes ont également dénoncé les coupes de salaires malgré l’augmentation des denrées sur le marché, la hausse des prix du carburant ou encore les mesures de répression et les interdictions de « marches pacifiques ».

Celle-ci est une conséquence de la nouvelle loi de finances 2018, qui ampute les émoluments des fonctionnaires d’une partie de leurs primes et indemnités.

« La grève est largement suivi sur l’ensemble du territoire, selon les échos qui nous parviennent », a affirmé à la presse, le président de l’Union des syndicats du Tchad (UST).

La police anti-émeutes avait pris position mardi matin sur tous les carrefours de la capitale. Sous prétexte de menace à la « sécurité », les manifestations de rue sont rarement autorisées dans le pays.

Quelques 112 personnes interpellées la veille au cours d’échauffourées entre forces de l’ordre et étudiants sont toujours en cours d’audition par la police, a par ailleurs indiqué le porte-parole de la police.

Le Tchad traverse depuis deux ans une sévère récession économique, conséquence de la chute des prix du baril depuis 2014, alors que près de 40% de la population de plus de 14 millions d’habitants vit sous le seuil de pauvreté.

L’Etat a imposé des mesures d’austérité drastiques, estimant que le Trésor public n’a aucun moyen de supporter une telle masse salariale, face à un endettement à hauteur de 800 milliards FCFA (1,2 milliard d’euros) auprès des banques commerciales.

Depuis lors, une grogne sociale grandissante aux allures de fronde contre le régime du président Idriss Déby Itno (au pouvoir depuis 1990), s’intensifie.

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