La justice sud-africaine lance une action contre les frères Gupta

La justice sud-africaine va tenter de récupérer une partie des fonds publics supposés avoir été détournés par la puissante fratrie d’hommes d’affaires Gupta et qui est par ailleurs au cœur des scandales de corruption qui risquent d’écourter le mandat du président Jacob Zuma.

La famille Gupta, d’origine indienne, est au cœur de la plupart des accusations de corruption qui visent le président Sud-africain. Fin 2016, un rapport officiel avait mis en lumière l’implication des Gupta dans la gestion des affaires de l’Etat sud-africain, la nomination de ministres et leurs pressions pour obtenir des contrats publics.

Le chef de l’Etat a reconnu être un ami des Gupta mais a toujours vigoureusement nié les avoir favorisés de quelque manière.

Le parquet général a toutefois confirmé mardi avoir obtenu le feu vert d’un tribunal pour lancer sa première action visant à geler 1,6 milliard de rands (110 millions d’euros) de commissions à ses yeux indûment perçues en 2016, par les firmes McKinsey et Trillian, liées aux frères Gupta.

Au total, 17 dossiers ont été ouverts contre des entreprises liées à la fratrie des Gupta, auprès de laquelle la justice espère récupérer l’équivalent de 3,3 milliards d’euros d’argent public.

Knorx Molelle, un responsable du parquet général a déclaré à la chaîne d’information NCA, que ces sommes ont été perçues sous forme de commissions versées en échange de conseils aux entreprises publiques Eskom (électricité) et Transnet (transports).

Jacob Zuma a cédé, le mois dernier, la direction du Congrès national africain (ANC) le parti au pouvoir, à l’actuel vice-président du pays, Cyril Ramaphosa. Alors que le mandat de Zuma à la tête du pays s’achève en 2019, de nombreuses voix au sein de l’ANC exigent son départ immédiat.

En outre, s’il a jusqu’ici survécu aux motions de censure et procédures de destitution, le parlement sud-africain a annoncé début janvier, sur injonction de la Cour constitutionnelle, qu’il allait se pencher sur la «révision des règles» de destitution du président de la République, une procédure qui pourrait conduire à l’éviction avant termes du président Zuma.

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