RDC: Polémique sur le nombre de victimes de la répression des marches de chrétiens «catholiques»

Le pouvoir de Kinshasa et les meneurs des récentes manifestations contre le maintien au pouvoir du président Kabila, sont divisés sur le décompte des victimes de la répression des marches lancées dimanche par les catholiques du Comité laïc de coordination.

Au total, douze personnes ont été tuées, selon les organisateurs. «Une dizaine de morts ont été répertoriés: 11 à Kinshasa et un à Kananga» dans le centre du pays, a déclaré Jonas Tshombela, un porte-parole des organisateurs.

Par ces manifestations, le Comité laïc de coordination entendait exiger l’application de l’accord de la Saint-Sylvestre signé il y a un an et qui prévoyait l’organisation d’élections avant la fin de l’année 2017.

Un communiqué du secrétariat général des Nations unies, revoit à la baisse un premier bilan de huit morts donné dimanche. Le communiqué de M. Antonio Guterres parle de «violente répression» qui a occasionné «la mort d’au moins cinq personnes, plusieurs blessés et l’arrestation de plus de 120 personnes».

Mais pour le porte-parole de la police, le colonel Rombaut-Pierrot Mwanamputu, il n’y a eu « aucun mort » en marge de ces marches. Dimanche, cet officier avait pourtant donné un bilan de trois civils tués. Selon lui, ces personnes n’étaient pas des manifestants mais des «pillards» et des «bandits» qui ont trouvé la mort loin des lieux des manifestations.

De son côté, le gouvernement fait état d’un policier tué le même jour dans «l’attaque» d’un commissariat de police. Le réseau internet a été rétabli après trois jours d’interruption décidée par le gouvernement à la veille des marches.

Lundi, les barrages ont été levés, mais les rues de Kinshasa étaient plus calmes que d’habitude. Mardi, la France s’est dite «préoccupée par les violences» survenues dimanche lors de ces manifestations, a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. L’archevêque de Kinshasa Laurent Monsengwo Pasinya a dénoncé une « barbarie » lors d’une conférence de presse.

Il a estimé que la répression des manifestations était une « instrumentalisation de la liberté religieuse pour masquer des intérêts occultes comme par exemple l’accaparement des ressources, des richesses, le maintien au pouvoir par des méthodes anti-constitutionnelles ».

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