Liberté sous caution pour 8 journalistes ougandais accusés de «trahison»

Accusés de «trahison» pour avoir publié un article affirmant que le président Yoweri Museveni complotait pour renverser son homologue rwandais Paul Kagame, huit directeurs et rédacteurs en chef d’un groupe de tabloïds ougandais, ont été libérés sous caution ce jeudi, a annoncé leur avocat.

Les 8 directeurs et rédacteurs en chef qui appartiennent au groupe Red Pepper et de ses publications en langues locales, ont été arrêtés le 22 novembre au cours de descentes de la police dans les locaux du groupe.

Ils ont été inculpés de «trahison», un délit passible en Ouganda d’une peine de sept ans de prison. Il leur est également reproché une «communication offensante» ainsi que d’avoir «perturbé la paix du président» Museveni, a expliqué l’un des avocats Dickens Byamukama.

L’article incriminé, publié par des tabloïds du groupe Pepper Publications, affirme que le président Museveni complote avec son frère, Salim Saleh, et le ministre de la Sécurité, Henry Tumukunde, pour renverser le président du Rwanda, Paul Kagame.

«Non seulement cet article est faux, mais en plus il constitue une menace pour la sécurité régionale», avait assuré un porte-parole de la police ougandaise, Emilian Kayima.

De son côté, l’organisation Reporters sans frontières avait évoqué, fin novembre, une réaction «disproportionnée», précisant que «cet article qui évoque une possible destitution du président Paul Kagame avait été initialement publié sur un journal rwandais en ligne».

Les journalistes mis en cause qui ont été déplacés d’un centre de détention à un autre, ont vécu un mois d’incertitude ainsi que leurs familles et leurs passeports ont été confisqués, a déclaré mardi, leur avocat, après qu’un tribunal de Kampala leur aient accordé la libération moyennant une caution de 20 millions de shillings ougandais (4.700 euros) chacun, dans l’attente du procès, qui doit débuter le 19 janvier.

Depuis l’arrestation de leurs responsables, les tabloïds de Pepper Publications sont absents des kiosques.

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