Tripoli ouvre une enquête sur la vente de migrants comme esclaves

Le gouvernement libyen d’union nationale (GNA), évoquant des actes «inhumains», a annoncé ce dimanche qu’une enquête avait été ouverte sur la diffusion d’image de vente aux enchères de migrants subsahariens comme esclaves sur le territoire Libyen.

Un récent reportage de la chaîne TV  «CNN» montrant des migrants vendus aux enchères en Libye pour servir d’esclaves, et largement partagé sur les réseaux sociaux, a provoqué une forte émotion, suscitant des réactions indignées en Afrique et à l’ONU.

On y voit notamment, sur une image de mauvaise qualité prise par un téléphone portable, deux jeunes hommes. Le son est celui d’une voix mettant aux enchères « des garçons grands et forts pour le travail de ferme. 400… 700… » avant que la journaliste n’explique que « ces hommes sont vendus pour 1.200 dinars libyens — 400 dollars chacun ».

Dans un communiqué lu devant la presse, le ministère libyen des Affaires étrangères affirme que le gouvernement suit «avec grande attention les rapports des médias sur l’exploitation des migrants clandestins par des criminels».

Les faits décrits, qualifiés d’actes «inhumains et contraires à la culture et aux traditions du peuple libyen», a-t-il ajouté, «font l’objet d’une enquête».

Le gouvernement d’union nationale rappelant «son engagement total et clair» envers la charte des Nations unies ainsi que son attachement aux textes criminalisant le commerce des personnes, promet que «toutes les personnes impliquées dans ces crimes seront punies», au cas où «ces allégations sont confirmées».

Tripoli a toutefois critiqué la position des pays de la région sur le dossier et «met en garde (…) contre les solutions internationales superficielles et stériles qui font en réalité obstacle à ses efforts pour endiguer ce phénomène, ouvrant la voie aux réseaux du crime organisé».

Plus tôt dimanche, le vice-premier ministre du gouvernement d’union libyen, Ahmed Metig, avait déjà publié un communiqué sur Facebook pour exprimer «son mécontentement» quant à «la réapparition du commerce d’esclaves dans la banlieue de Tripoli».

Samedi dernier, un millier de personnes ont manifesté à Paris pour dénoncer les cas d’esclavage en Libye, selon la préfecture de police.

Les messages de condamnation se multiplient au lendemain de la diffusion de cette vidéo montrant des personnes vendues sur un marché en Libye. Qu’ils viennent de l’Afrique, de leaders d’opinions ou de la communauté internationale, l’indignation est totale.

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